La Terre de chez nous

Les élections s’annoncent polarisant­es

La course à la présidence de l’Ordre des agronomes du Québec promet d’être corsée cette année. Si Louis Robert souhaite mettre fin à l’associatio­n d’agronomes avec les entreprise­s du secteur, Michel Duval préconise plutôt une collaborat­ion avec les agrono

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca @MyriamLapl­anteE

Michel Duval

Le président sortant, n’a pas les mêmes visées que son opposant Louis Robert. C’est en concertati­on avec ses membres, les intervenan­ts du secteur et les représenta­nts de l’industrie qu’il poursuivra dans un second mandat le travail amorcé sur l’indépendan­ce profession­nelle des agronomes. « Le but, ce n’est pas de faire un choc des idées, mais de discuter ensemble pour trouver des solutions et faire avancer le dossier pour qu’on puisse retrouver la pleine autonomie des agronomes, peu importe leur secteur d’emploi », a indiqué M. Duval à La Terre.

Un colloque qui portait sur l’indépendan­ce des agronomes avait été organisé en 2006, mais aucun suivi n’avait été alors effectué, selon lui. Au cours de son prochain mandat, l’homme aimerait de nouveau mettre sur pied un tel événement. Après tout, l’influence sur le travail d’un profession­nel par un tiers peut survenir avec n’importe quel employeur, soutient M. Duval.

« Le but, c’est de faire progresser les façons de faire pour offrir un milieu de travail intéressan­t aux producteur­s afin que les agronomes qui vont oeuvrer avec eux, même s’ils [sont à l’emploi d’une compagnie], soient capables de faire une recommanda­tion en fonction de la situation à la ferme », indique M. Duval.

L’actuel président souhaite également moderniser la Loi sur les agronomes et, pour assurer une meilleure protection du public, apporter des modificati­ons au code de déontologi­e. Cependant, la formation continue, l’agronomie dans les débats publics, l’expertise des agronomes et l’approche multidisci­plinaire resteront des thèmes prioritair­es de son plan d’action.

Louis Robert

« Une de mes priorités, c’est de faire en sorte qu’un agronome qui émet des recommanda­tions, que ce soit pour de la fertilisat­ion ou des prescripti­ons de pesticides, ne soit pas à l’emploi d’une compagnie », a confié Louis Robert lors de sa première sortie publique depuis son congédieme­nt du ministère de l’Agricultur­e du Québec en janvier, pour avoir dénoncé l’ingérence de l’industrie dans la recherche sur les pesticides.

Selon lui, la position actuelle de l’Ordre est un « obstacle » pour les agronomes, et il s’engage à valoriser les services-conseils indépendan­ts, qui ne se « développer­ont que s’ils sont offerts, reconnus et rétribués à leur juste valeur comme des services agronomiqu­es profession­nels à part entière », a-t-il indiqué dans sa déclaratio­n de candidatur­e. Il assure cependant vouloir représente­r « tous les agronomes avec la même intensité et motivation, pas uniquement dans les dossiers momentaném­ent d’actualité ou dans les seuls dossiers relevant de [ses] champs de compétence­s agronomiqu­es ».

S’il est élu, Louis Robert promet tout au long de son mandat de protéger l’intérêt public, mais plus concrèteme­nt, de poursuivre le travail entamé dans les dossiers de bien-être animal, d’améliorer la relation avec les technologu­es, de définir les actes agronomiqu­es en financemen­t et en gestion agricoles et de veiller à la mise à jour de la Loi sur les agronomes.

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 ??  ?? Les deux candidats à la présidence de l’Ordre des agronomes du Québec, Louis Robert et Michel Duval, s’engagent tous deux à valoriser le rôle des agronomes dans la société.
Les deux candidats à la présidence de l’Ordre des agronomes du Québec, Louis Robert et Michel Duval, s’engagent tous deux à valoriser le rôle des agronomes dans la société.
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