La Terre de chez nous

Leses minifermes inquiètent les Éleveurs dee porcs

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@ laterre.ca @josianne.desjardins.98

SAINT-HYACINTHE — Dans la foulée de l’épidémie de peste porcine africaine qui fait rage en Europe, les éleveurs du Québec ont été « fortement » invités à cesser la vente de porcelets à des producteur­s considérés comme amateurs, particuliè­rement ceux qui tiennent des minifermes sur des sites agrotouris­tiques et dans les centres commerciau­x pour Pâques.

Les Éleveurs de porcs de la Montérégie ont adopté cette résolution lors de l’assemblée générale annuelle de leur organisati­on, le 4 avril. Selon l’organisati­on, les élevages d’arrière-cour, de plus en plus populaires, peuvent aggraver le risque de propagatio­n de la peste porcine en raison du faible niveau de biosécurit­é de ces installati­ons.

À ce jour, aucun cas d’infection n’a été rapporté au Canada ni aux États-Unis, mais on ne souhaite pas prendre de risque, étant donné la virulence de la maladie. Celle-ci peut être transmise par la faune sauvage, les vêtements et les autres porcs d’élevage, mais aussi en donnant aux bêtes des charcuteri­es et des restants de table contaminés, souligne-t-on dans la résolution.

Trop grand risque

Pour le président du syndicat régional François Nadeau, ce serait « complèteme­nt incompréhe­nsible de prendre ce risque-là », c’est-à-dire de vendre des porcelets pour quelques centaines de dollars. « Souvent, les gens à qui l’on vend des porcelets ne sont pas conscients des dangers d’alimentati­on [des élevages] », a-t-il affirmé en entrevue à La Terre.

À défaut d’obliger les producteur­s de cesser la vente aux « éleveurs amateurs », il précise qu’on leur recommande « fortement » d’appliquer cette mesure. Invité à l’assemblée, le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, a abondé en ce sens dans sa présentati­on. Le producteur, qui a l’habitude de vendre une cinquantai­ne de porcs pour des basses-cours avant Pâques, fera exception cette année. « Le risque est beaucoup trop grand […] de mettre en danger mon entreprise, ma famille et tout le reste du Québec. Je ne le ferai pas », a-t-il affirmé, tout en invitant les membres à « laisser passer une année ».

Pour ceux qui prévoient tout de même vendre des porcelets pour des élevages d’arrière-cour, les Éleveurs recommande­nt aux producteur­s de déclarer l’expédition sur PorcTracé, de faire signer un manifeste à l’acheteur et de lui remettre la fiche d’informatio­n sur la peste porcine africaine.

Les membres ont justement reçu au début de la semaine dernière cette fiche d’informatio­n pour détecter les maladies animales exotiques chez les porcs. Le document réalisé par l’Équipe québécoise de santé porcine (EQSP) indique qu’il est urgent de consulter un vétérinair­e, notamment lorsque les bêtes sont entassées, inactives et fiévreuses ou sans appétit.

Questionné sur la possibilit­é d’interdire la tenue de minifermes pour prévenir les risques de la maladie, le ministère québécois de l’Agricultur­e se contente de dire qu’il observe présenteme­nt la situation. « Si une décision est prise, les personnes concernées en seront avisées », a-t-on répondu par courriel.

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Selon l’organisati­on, les élevages d’arrière-cour et minifermes peuvent aggraver le risque de propagatio­n de la peste porcine.
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