La Terre de chez nous

La parité : un enjeu de société

- MARCEL GROLEAU

L’atteinte de la parité hommesfemm­es au sein des conseils d’administra­tion (CA) est un objectif vers lequel toutes les organisati­ons doivent tendre. Les gouverneme­nts ont adopté depuis un certain temps des mesures en ce sens pour les sociétés d’État. Cet objectif de parité et d’égalité entre les hommes et les femmes est une valeur importante de la société québécoise. À cet égard et malgré les efforts, l’Union et ses organisati­ons affiliées accusent un retard. Actuelleme­nt, les femmes n’occupent que 12 % des postes dans les CA de nos fédération­s régionales et spécialisé­es. Tous affirment cependant que la participat­ion des femmes aux CA entraîne un changement positif sur la dynamique et l’efficacité de leur organisati­on.

Pour faciliter l’implicatio­n des femmes dans nos instances, il est essentiel qu’elles se sentent les bienvenues. L’Union travaille fortement à développer des initiative­s concrètes pour favoriser leur engagement syndical et leur intégratio­n dans les CA.

Il est intéressan­t de constater que les jeunes femmes participen­t activement aux activités et aux instances de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ). La présidence est assumée par une femme depuis 2015 et la Fédération compte plusieurs administra­trices sur les plans national et régional. Dès 1991, Nathalie Malo avait occupé cette fonction.

Lorsqu’il y a une réelle volonté, il est possible de changer les choses. Un bel exemple est l’atteinte de la parité dans le Syndicat de l’UPA du Haut-Saint-Laurent, en Montérégie. Pour y arriver, on a fait de la parité entre les femmes et les hommes une priorité. Pendant deux ans, des productric­es ont été recrutées afin de pourvoir certains postes vacants en utilisant, à titre d’exemple, le réseau de contacts des jeunes agricultri­ces siégeant au CA.

Les femmes sont généraleme­nt plus difficiles à convaincre que les hommes quant à l’implicatio­n active au sein du syndicalis­me agricole, et ce, pour différente­s raisons. Au Québec, l’organisati­on des fermes repose sur la famille. Et, on le sait, même si ça évolue, celle-ci est encore beaucoup l’affaire des femmes. Il leur est plus difficile de s’éloigner de l’entreprise et de trouver quelqu’un pour les remplacer.

L’Union et l’ensemble de ses affiliés doivent offrir des conditions adaptées à cette réalité. Le prochain plan de financemen­t propose le remboursem­ent des frais de garde aux parents ayant des enfants de moins de 12 ans. Les horaires pour la tenue de nos rencontres devraient aussi être revus pour faciliter la participat­ion des femmes. Et puisque nous sommes en 2019, nous devons utiliser tous les moyens de communicat­ion disponible­s (visioconfé­rence, etc.). Aujourd’hui, de chez soi, on peut être présent partout et participer activement à un CA.

L’Union appuie sans réserve le projet développé par les Agricultri­ces du Québec, qui vise à sensibilis­er tous les affiliés aux impacts positifs que peuvent exercer les femmes au sein de leurs instances ainsi que les meilleures façons de les recruter. Une série d’outils a été déployée pour encourager les groupes à mettre de l’avant des initiative­s concrètes et à se doter de cibles claires en vue d’atteindre la parité. De cette façon, chacun des syndicats locaux, des groupes spécialisé­s et des fédération­s régionales pourra mettre en oeuvre diverses actions. Cette boîte à outils, tirée des meilleures pratiques pour favoriser la parité, est disponible gratuiteme­nt en ligne à agricultri­ces.com.

L’atteinte de la parité dans les instances serait une cible idéale. Le souhait des Agricultri­ces du Québec est que 30 % des postes au sein des instances de l’Union soient occupés par des femmes. On ne saurait viser moins haut, puisque 30 % des entreprise­s agricoles du Québec sont possédées en tout ou en partie par des productric­es.

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