Près de 3 M$ pour protéger les terres autour du REM
MONTRÉAL — Une fiducie d’utilité sociale nouvellement créée permettra de maintenir et de stimuler les activités agricoles autour de la future gare terminale du Réseau électrique métropolitain (REM), à Brossard.
L’entente annoncée en 2017 a été conclue par l’Union des producteurs agricoles (UPA), la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et la filiale CDPQ Infra, de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
L’investissement de départ de 2,9 M$ est injecté par CDPQ Infra. Cette somme permettra à la fiducie d’acheter de 30 à 40 hectares de terres situées au pourtour de la station afin d’en faire la location et de stimuler la mise en oeuvre de nouveaux projets agricoles. Un premier appel de projets sera lancé dès l’été 2019.
La superficie potentielle s’élève à 190 hectares dont environ le tiers est exploité par des producteurs. Une grande partie de la balance n’est pas cultivée et appartient à Hydro-Québec. D’autres investisseurs pourraient également contribuer à la fiducie pour qu’elle puisse étendre ses activités.
L’objectif premier de ce modèle est de « créer une barrière efficace contre l’étalement urbain » et de protéger « un patrimoine à perpétuité », a soutenu Marcel Groleau, président de l ’ UPA, l ors d’une conférence de presse à Montréal, le 3 avril. Il a souligné le contexte particulier dans lequel ce projet a été lancé, considérant que le REM répond à des besoins importants en matière de transport collectif dans la région métropolitaine. Les installations et le stationnement devraient empiéter sur une trentaine d’hectares de terres.
L’enveloppe pourra aussi aider au démarrage de nouvelles exploitations, notamment pour la relève « dans un secteur où les terres sont devenues inabordables », a poursuivi M. Groleau. La présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec, Julie Bissonnette, voit la fiducie comme un véritable levier financier pour les jeunes, surtout les petits producteurs maraîchers.
Elle siégera au conseil d’administration de la fiducie, tout comme un représentant de la Ville de Brossard. La mairesse Doreen Assaad compte d’ailleurs consulter sa population afin de profiter de cette agriculture de proximité périurbaine. Elle espère développer un projet de marché agroalimentaire dès l’ouverture du terminus, prévue en 2021.
Prolongement éventuel
Actuellement, on ignore si le REM se rendra jusqu’à Chambly. Des études seront réalisées au cours des 18 prochains mois, a indiqué le président et chef de la direction de CDPQ Infra, Macky Tall.
Advenant que le tracé soit prolongé, les terres se trouvant au pourtour de la gare maintiendraient leur vocation. « Si ça empiète sur les terres agricoles, [...] on va s’opposer au projet, c’est sûr », a affirmé M. Groleau avec conviction.