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Comment traiter les blessures aux trayons

- DR SYLVAIN NICHOLS, MÉDECIN VÉTÉRINAIR­E Professeur agrégé à la Faculté de médecine vétérinair­e de l’Université de Montréal

Les lacération­s observées sur les trayons des vaches laitières prennent souvent des allures dramatique­s. Toutefois, le pronostic du retour à une fonction normale est bon si la blessure est traitée rapidement. À la ferme, après avoir avisé le vétérinair­e du problème, on amorce les soins en rinçant abondammen­t la lésion à l’eau froide et en la protégeant des contaminan­ts de l’environnem­ent, par exemple en appliquant un bandage temporaire ou en déplaçant l’animal dans une stalle ou un enclos propres. Le vétérinair­e décidera de la suite des choses : soigner l’animal à la ferme ou au Centre hospitalie­r universita­ire vétérinair­e (CHUV), ou envisager l’amputation.

Les options

Les blessures du bout du trayon sont parfois difficiles à détecter avant d’avoir mis en place la trayeuse. Le débit du lait sera alors nul ou absent. L’examen du trayon révélera qu’il est plus ferme au pourtour du canal. Du sang pourra aussi être présent à la rondelle. Une canule peut être insérée délicateme­nt. La facilité d’insertion et la longueur insérée avant l’obtention de lait sont des éléments intéressan­ts à connaître afin de préciser le diagnostic. Si l’insertion est facile et que le lait s’écoule bien, une période de repos du trayon doit être entamée. Une fois le quartier vide, une mèche de silicone est introduite dans le canal. Il faut éviter à tout prix les mèches traumatiqu­es du type Dr Naylor. La fréquence de la traite à la canule est déterminée selon le stade de lactation de la vache. Le quartier problémati­que peut être trait tous les trois jours si la bête le tolère bien. Après un repos de six à neuf jours, la traite mécanique peut recommence­r. Si tout va bien, le tour est joué. Si le débit est toujours faible, mieux vaut contacter son vétérinair­e. Une investigat­ion approfondi­e sera nécessaire afin de préciser la nature du problème.

Lors de la manipulati­on des trayons, la propreté est essentiell­e : dans tous les cas, une mammite diminue significat­ivement les chances de succès d’un retour en lactation d’un trayon blessé.

Une coupure transversa­le ou plus près de la base du trayon aura un pronostic plus sombre qu’une lésion longitudin­ale ou au milieu du trayon.

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Les blessures aux trayons surviennen­t le plus souvent quand la vache se lève.

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