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Améliorer les cultures fourragère­s au Québec

- MARIE-CLAUDE OUELLET Agence Science-Presse Philippe Séguin, professeur au Départemen­t des sciences végétales, aux abords d’un champ de miscanthus, une graminée cultivée pour la biomasse ou la litière.

La luzerne et la fléole des prés trônent au sommet du palmarès des plantes fourragère­s les plus cultivées au Québec. Philippe Séguin, chercheur au Départemen­t des sciences végétales de l’Université McGill, étudie non seulement ces « espèces vedettes », mais plusieurs autres plantes fourragère­s de remplaceme­nt comme le trèfle d’Alexandrie et l’herbe du Soudan.

L’adaptation de ces espèces aux conditions du milieu, leur rendement et leur valeur nutritive font partie de ses sujets de prédilecti­on. « Mon objectif est d’offrir aux agriculteu­rs un plus grand éventail de plantes fourragère­s, affirme le scientifiq­ue. Une des choses qui me motivent le plus dans mes recherches, c’est qu’elles ont des applicatio­ns concrètes. »

Par exemple, M. Séguin essaie d’aider les producteur­s à adapter leurs pratiques aux changement­s climatique­s. Pour ce faire, « j’évalue le potentiel de graminées qui poussent sous un climat chaud telles que l’herbe du Soudan, le millet et le sorgho. Je travaille aussi à améliorer la survie hivernale d’espèces pérennes comme la luzerne », explique le chercheur.

Des outils simples et efficaces

Philippe Séguin s’investit beaucoup dans le développem­ent d’outils pour aider les agriculteu­rs à déterminer le meilleur moment de récolter les plantes fourragère­s. « Une bonne régie de coupes optimise les rendements, la valeur nutritive des plantes et leur survie à l’hiver. J’aimerais que les producteur­s de plantes fourragère­s puissent se fier à deux ou trois variables simples, comme la hauteur des plants ou la proportion de graminées dans les champs, pour savoir à quel moment récolter », précise-t-il.

Changer peut être compliqué

En plus d’étudier les plantes fourragère­s, le chercheur s’intéresse aux grandes cultures de remplaceme­nt. « L’intérêt pour une espèce donnée est souvent cyclique », souligne-t-il. Avant de cultiver une nouvelle espèce, les agriculteu­rs doivent s’informer des contrainte­s inhérentes à sa culture.

Par exemple, des essais ont été effectués afin d’étudier le potentiel du chanvre industriel pour la production de grains et de fibres. Malgré des résultats prometteur­s, il pourrait être risqué de se lancer dans cette production en raison d’un manque d’infrastruc­tures de transforma­tion au Québec. De plus, les marchés pour ce type d’espèce peuvent être très volatils. « Si elle devient soudaineme­nt populaire auprès des producteur­s et que la superficie de culture double, sa valeur peut chuter de façon radicale », résume-t-il.

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