La Terre de chez nous

La fin d’une querelle

- MARTIN PRIMEAU mprimeau@ laterre.ca

Québec adoptera prochainem­ent un nouveau système de traçabilit­é pour contrecarr­er le déchargeme­nt illégal de sols contaminés, notamment sur des terres agricoles. Cette décision suit la publicatio­n d’une série de reportages sur le sujet et sur les rebuts de constructi­on déversés dans plusieurs régions du Québec.

Des véhicules géolocalis­és reliés à une plateforme Web formeront le coeur de ce système de traçabilit­é qui sera géré par un organisme à but non lucratif et enregistre­ra en temps réel le trajet réalisé par chaque camion, en plus de la durée de son déplacemen­t. Le poids du sol excavé sera aussi comptabili­sé, d’abord au site initial, puis à l’arrivée.

Michel Beaulieu, spécialist­e des sols contaminés et ancien fonctionna­ire du ministère de l’Environnem­ent aujourd’hui à la retraite, a participé à la conception de Traces Québec, le système que le ministère prévoit déployer d’ici le 1er août. La plateforme a fait ses preuves au Québec au cours de la dernière année où elle a été utilisée dans deux projets pilotes. « On s’est inspirés de ce qui se fait en Belgique », explique M. Beaulieu, précisant que là-bas, l’ensemble des sols, qu’ils soient contaminés ou non, font l’objet de traçabilit­é.

Nouveau règlement

Afin de donner de meilleurs outils aux policiers pour attaquer les contrevena­nts en justice, le gouverneme­nt soumettra prochainem­ent pour consultati­on publique un nouveau projet de règlement sur le sujet et prévoit en modifier deux autres.

D’après M. Beaulieu, le règlement aura un impact seulement « s’il a des dents », et qu’il est assorti d’amandes salées. À cet effet, le ministère a indiqué que les contrevena­nts feront face à des amendes allant de 350 $ à 3 M$, notamment selon la gravité de l’offense, la récidive et le type de sol impliqué. Il ne concernera toutefois pas les déchets solides de constructi­on.

Il faudra aussi attendre le dépôt du nouveau règlement pour savoir si l’on permettra le recyclage de sols décontamin­és sur des terres agricoles.

Cet aspect intéresse Marc Hébert qui agit entre autres comme consultant pour Englobe, une entreprise qui traite des sols contaminés. « Pour le moment, les producteur­s qui veulent faire du remblai doivent utiliser des sols agricoles argileux qui viennent du décapage d’autres terres », ce qui limite leurs options, selon lui.

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 ??  ?? Les contrevena­nts qui souhaitent excaver des sols contaminés pour les décharger sur des terres agricoles feront face à des amendes pouvant aller jusqu’à 3 M$.
Les contrevena­nts qui souhaitent excaver des sols contaminés pour les décharger sur des terres agricoles feront face à des amendes pouvant aller jusqu’à 3 M$.

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