Des producteurs locaux devant une impasse
Ne se passe pas d’emballages qui veut. Certains producteurs et transformateurs locaux n’ont d’autre choix que d’y avoir recours pour conserver la qualité de leur viande congelée.
La Boucherie des Praz, qui détient un permis d’abattoir de proximité, souhaite réduire son empreinte écologique, mais constate que ses options sont limitées. « L’emballage compostable, par la force des choses, finit par se dégrader, explique la copropriétaire Christel Groux. J’ai fait des tests et après deux ou trois mois, l’air passe à travers et la viande devient “brûlée” par le froid. On gagnerait sur le plan environnemental, mais on ferait du gaspillage alimentaire », s’attriste-t-elle.
Un fossé se creuse donc entre les attentes des clients et les moyens mis à la disposition des agriculteurs et des transformateurs. « Les consommateurs ne veulent plus d’emballages, mais ils ont parfois de la difficulté à comprendre que ceux-ci remplissent plusieurs fonctions importantes, comme transporter, conserver et préserver les produits. Ils servent aussi à communiquer de l’information », mentionne le directeur de l’Institut de technologie des emballages et du génie alimentaire (ITEGA), Bruno Ponsard.
Dans les labos situés au Collège de Maisonneuve de Montréal, de nombreux matériaux sont testés. « Il existe des solutions, mais on doit aller plus loin, estime le directeur. Il faudrait trouver des matières qui ne seraient pas d’origine pétrolière, mais plutôt à base de biomasse animale ou végétale et qui n’auraient pas d’impact sur la nutrition humaine ni animale. »
E.R.-B.