Lien de confiance brisé à l’égard du fédéral
— Les Producteurs de lait du Québec (PLQ) n’ont toujours pas digéré les concessions offertes aux Américains dans le nouvel Accord Canada–États-Unis– Mexique (ACEUM). Ils exigent maintenant qu’Ottawa exclue les secteurs sous gestion de l’offre de toutes les négociations d’ententes commerciales. Ils demandent également à être dédommagés de façon équitable.
Réunis en assemblée générale annuelle, les délégués ont voté, à l’unanimité, deux résolutions détaillant les mesures d’indemnisation qu’ils réclament au fédéral.
Compensations
Lors du récent budget fédéral, le ministre desFinancesaréservéplusde3G$auxproducteurs laitiers, de volailles et d’oeufs, en guise de compensation pour les ententes avec l’Union européenne et la zone transpacifique. Pour certains, ces montants s’avèrent nettement insuffisants. « Chaque fois qu’il [le gouvernement] nous fait mal, il faudrait que ça lui fasse mal aussi », a martelé Gervais Pelletier, de ChaudièreAppalaches, qualifiant ces compensations de « nananes ».
À l’approche des élections fédérales d’octobre, les modalités de versements demeurent inconnues, ce qui n’a pas rassuré les délégués. De plus, ces milliards ne figurent pas aux crédits budgétaires dévoilés au début d’avril. « Les sommes devront être accessibles à tous les producteurs. Pas de tirage au sort. Pas de premier arrivé, premier servi », a mis en garde le président des PLQ, Bruno Letendre.
Sur le plancher
À plusieurs reprises lors de l’assemblée, des participants ont réclamé la réciprocité des normes. « Il y a du lait américain qui entre ici, mais les hormones, quand ça passe par Ottawa, ça devient légal », a ironisé Pierre Montplaisir, un producteur de la Mauricie. Lors de la période des résolutions, les délégués ont accepté de réduire la flexibilité du quota de -30 à -20 jours. Ils ont aussi choisi de bonifier leur programme d’aide à la relève et d’en élargir l’accès. QUÉBEC « Après tant de promesses brisées, les mots ne suffisent plus. Il faudra des gestes concrets pour regagner notre confiance. » – Bruno Letendre