La Terre de chez nous

La communicat­ion bienveilla­nte pour réussir et durer

- MARC-ALAIN SOUCY Collaborat­ion spéciale Pour les maraîchers Andrée-Anne Cloutier et Olivier Bergeron, le travail doit être une source de bonheur et de plaisir.

CAP-AU-RENARD — À la Coopérativ­e de solidarité du Cap, au coeur de la HauteGaspé­sie, Andrée-Anne Cloutier et Olivier Bergeron ont dû relever certains défis en ressources humaines lorsqu’ils ont pris en main le volet du Jardin des gourmands en tant que membres travailleu­rs.

À ses débuts en 2015, cette ferme d’un acre de production intensive livrait une trentaine de paniers de légumes d’agricultur­e soutenue par la communauté (ASC). Aujourd’hui, elle en écoule plus du double, en plus d’approvisio­nner une épicerie de Sainte-Anne-des-Monts et une auberge dans les Chic-Chocs. Or, cette progressio­n ne s’est pas faite sans tirailleme­nts.

Lors des premières années, le couple admet avoir privilégié des contacts axés sur les tâches à accomplir au détriment des relations humaines. « Cette ligne de conduite a eu un impact négatif sur le climat au sein du personnel », estimet-il maintenant. Une ambiance lourde dans les relations interperso­nnelles et une accumulati­on de stress néfaste se sont fait sentir, particuliè­rement en fin de saison.

« Notre production est intensive et le métier d’agriculteu­r est très exigeant. Nous avons vu beaucoup de nos amis s’épuiser et quitter leur emploi. Pour continuer notre projet maraîcher à long terme et pour qu’il reste une source de bonheur et de plaisir, nous avons compris qu’il fallait se concentrer davantage sur le bien-être des personnes », constate Andrée-Anne Cloutier.

Ouverture réelle à l’autre

La conception de la gestion des ressources humaines du couple se base dorénavant sur la communicat­ion bienveilla­nte, une approche qui fait place à une ouverture réelle à l’autre ainsi qu’à la capacité d’être à l’écoute de son vécu.

Durant la saison de production, le couple organise deux rencontres par jour avec ses employés : une le matin et une en fin de journée. La première partie de la réunion sert à discuter de sujets plus légers. Dans la seconde partie plus formelle, les tâches sont attribuées. Ces moments aident à développer le sentiment d’appartenan­ce et rendent le travail d’équipe plus agréable.

L’été, le vendredi, après la planificat­ion de la prochaine semaine de travail, il y a souvent une rencontre de repos et d’échanges sur le bord de la mer.

Pour le jeune couple de maraîchers, il est primordial de planifier et de coordonner le travail de chacun, en plus d’être bien structuré et clair. Par ailleurs, il est tout aussi essentiel que chaque personne se sente considérée et comprise.

Cette approche permet de mieux travailler ensemble. « Quand l’employé se sent compris, il a le sentiment de faire partie d’une équipe. S’il constate qu’on lui fait confiance, on pourra plus facilement lui déléguer de nouvelles tâches. Ça libère du temps pour qu’on se concentre sur la gestion de l’entreprise », conclut Andrée-Anne.

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