Le ministre dévoile son jeu
Le 18 avril, le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a dévoilé certaines cartes de son jeu lors de l’étude des crédits budgétaires. Il n’a cependant pas divulgué la totalité de son plan de match, évitant soigneusement de répondre à certaines questions de l’opposition officielle. Taxes foncières agricoles
Le dossier de la réforme du Programme de crédit de taxes foncières agricoles promise par le gouvernement progresse. « On espère déposer un projet de loi cet automne, le faire adopter, [prévoir en 2020] une année de transition pour mettre le nouveau système en place et qu’il soit effectif au début de 2021 », a indiqué le ministre Lamontagne.
Politique bioalimentaire 2018-2025
Le 31 mai prochain, le gouvernement rencontrera pour la première fois depuis son lancement les 17 filières qui ont participé à l’élaboration de la Politique bioalimentaire 20182025. « On va faire le bilan de cette première année, on va statuer sur la feuille de route, et après, le potentiel de cette politique-là sera lancé au bénéfice de tout le secteur bioalimentaire », a indiqué André Lamontagne.
Achat local
Dans le dernier budget, 10 M$ sur cinq ans ont été attribués au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) pour favoriser l’achat local. Cette somme servira dans un premier temps à la mise en place d’un répertoire des produits bioalimentaires du Québec. Ensuite, les gestionnaires responsables des approvisionnements dans les institutions publiques et parapubliques seront invités à atteindre certaines cibles d’approvisionnement local. L’Institut de technologie agroalimentaire, dont le contrat d’approvisionnement alimentaire est arrivé à échéance, pourrait être le premier organisme public à tester ces nouvelles façons de faire en matière d’achat local.
Recherche sur les pesticides
À l’heure actuelle, 125 projets portant spécifiquement sur le développement de pratiques novatrices destinées à remplacer les pesticides sont en cours dans 30 centres de recherches au Québec. « J’ai appris que tous ces centres-là travaillaient en silo, a dit M. Lamontagne. D’où l’importance, et il y a un leadership qui viendra de ma part, de s’assurer que tout le travail extraordinaire qui se fait soit connu sur la place publique, mais [aussi] de veiller à ce que ces 600 employés et 90 chercheurs se parlent pour pouvoir coordonner leur travail. »
Production biologique
Le gouvernement a l’objectif de doubler la production biologique pour un total de 98 000 hectares cultivés d’ici 2025. « Aux dernières nouvelles, on devrait être en mesure d’atteindre cet objectif d’ici 2023 », a affirmé le ministre. Dans le budget, une somme de 2,5 M$ par année a été consacrée à la conversion biologique pour dédommager les agriculteurs durant les périodes de précertification et de certification. Le montant sera réparti en fonction des types de production et des volumes générés.
Réglementation sur les pesticides
Deux comités ont été instaurés peu avant les élections pour surveiller la mise en pratique de la nouvelle réglementation sur les pesticides. Le règlement est sous l’autorité du ministère de l’Environnement qui a signé l’entente conjointement avec le MAPAQ et l’Ordre des agronomes du Québec. Les comités se sont rencontrés à deux reprises depuis 2018, a confirmé l’équipe du ministère. Cependant, ni le ministre ni le sous-ministre Marc Dion ne semblaient être au courant de l’avancement des travaux, ni même de l’existence de ces deux comités.