La Terre de chez nous

La plus forte hausse est au Québec

- MARTIN PRIMEAU mprimeau@laterre.ca

C’est au Québec que la valeur globale des terres a le plus augmenté au Canada en 2018, une première depuis 2002. Dans son ensemble, le prix des terres québécoise­s s’est apprécié de 8,3 %, poussé par une embellie dans l’est de la province, révèle Financemen­t agricole Canada (FAC) dans son rapport Valeur des terres

agricoles 2018 de FAC.

Dans la Belle Province, c’est la région du Bas-Saint-Laurent–Gaspésie qui remporte la palme, elle qui a vu la valeur de ses terres grimper de 17,7 % en 2018, après une hausse de 14,4 % en 2017. Chaudière-Appalaches et le Saguenay– Lac-Saint-Jean viennent au second rang, avec 13,3 % d’augmentati­on. Le portrait diffère légèrement à l’échelle canadienne où la valeur moyenne des terres a connu une hausse de 6,6 %. Seule la Nouvelle-Écosse a présenté un bilan négatif de -4,9 %. De façon globale, les terres de basse valeur sont celles qui se sont le plus appréciées.

Selon Jean-Philippe Gervais, économiste en chef de FAC, cette nouvelle hausse de la valeur des terres s’explique en partie par la rareté de celles qui sont à vendre. « On a eu moins de transactio­ns en 2018 comparativ­ement à 2017, mentionne-t-il, ce qui nous porte à croire que l’offre est limitée. » L’augmentati­on globale des revenus agricoles des producteur­s pousserait aussi la valeur des terres à la hausse.

Vers une fin de l’emballemen­t

La vitesse avec laquelle les terres prennent de la valeur ralentit toutefois depuis le sommet enregistré en 2013 avec sa hausse de 22,1 %. Selon M. Gervais, cette tendance devrait se poursuivre au cours des prochaines années, malgré des taux d’intérêt relativeme­nt bas. « Ce qui influence surtout le marché, ce sont les revenus agricoles, indique-t-il. Et l’on s’attend à ce qu’ils soient en baisse pour l’année 2018. »

L’économiste appuie sa prévision sur le ratio du « prix des terres » et des « revenus anticipés », qui se situe présenteme­nt au-dessus de sa valeur moyenne des dernières années. « Je ne sais pas quel est le ratio idéal, mais je sais qu’historique­ment, il ne faut pas qu’il soit trop haut par rapport à sa moyenne », souligne le spécialist­e. Selon lui, l’augmentati­on future du prix des terres au Québec devrait se stabiliser autour de 3 à 4 % au cours des prochaines années.

Les yeux tournés vers la Chine

À court terme, l’économiste en chef de FAC s’intéresse surtout à ce qui se déroule en Chine pour prédire comment la valeur des terres s’appréciera ou non au cours des prochaines années. Une entente commercial­e entre les ÉtatsUnis et l’Empire du Milieu aurait un impact positif sur la valeur des grains et la hauteur des revenus agricoles des producteur­s canadiens. C’est toutefois la propagatio­n de la peste porcine qui préoccupe le plus M. Gervais, certains prévoyant des baisses de production de 25 à 35 % en Chine en 2019. « Si ça se matérialis­e, il y aura une diminution de la demande pour les oléagineux et donc un impact sur les prix », dit-il.

La province arrive en tête pour la première fois depuis 2002.

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