La Terre de chez nous

Un héritage familial à saveur d’érable

- REINE CÔTÉ Collaborat­ion spéciale

Depuis 1891, cinq génération­s de Lalande se sont succédé sur la terre familiale. Patrice Lalande, sa femme Sylvie et leurs fils Émile et Clément refont chaque printemps une tournée dans le boisé de la côte des Anges, à Mirabel, comme le faisaient leurs ancêtres.

MIRABEL — De l’entaillage des arbres à la transforma­tion de la sève en sirop, Patrice Lalande et Sylvie Leclerc s’investisse­nt à plein régime dans l’érablière Aux saveurs du printemps. De janvier jusqu’à la fin avril, les semaines de 90 heures sont fréquentes, surtout depuis la multiplica­tion des produits fins dérivés.

Chaque année, les Lalande mettent du coeur à l’ouvrage, heureux de partager ce moment ensemble. « Le temps des sucres, ç’a toujours été un événement, note Patrice. C’est rassembleu­r, c’est l’esprit de famille. C’est comme le jour de l’An des agriculteu­rs. »

En devenant associé dans l’entreprise en 1994, il a voulu agir différemme­nt de ce que faisaient son père et son grandpère qui étaient surtout producteur­s maraîchers et laitiers. Graduellem­ent, il a délaissé les champs de légumes pour se consacrer à l’acéricultu­re.

« À l’époque de mes parents, il y avait seulement quelques érables », précise-t-il. Maintenant qu’il l’a prise en main, l’érablière compte 5 500 entailles. Il l’a aussi agrémentée d’une cabane d’allure rustique en vue de plaire aux adeptes d’agrotouris­me.

Sentiment d’appartenan­ce

Sa conjointe Sylvie a grandi dans une ferme bovine à quelques kilomètres de là. « Mon grand-père venait acheter son sirop d’érable ici », lance celle qui ne croyait pas alors passer le reste de sa vie sur une terre.

Afin d’ajouter une plus-value à l’érablière, l’acéricultr­ice a développé, au tournant des années 2000, le volet transforma­tion de la matière première pour ensuite vendre ses produits d’érable et de petits fruits directemen­t à la ferme en plus de fournir une quinzaine d’épiciers régionaux. « Il faut constammen­t innover et se diversifie­r pour faire face à la concurrenc­e », insiste-t-elle.

Au fil des décennies, la terre aura permis à la famille Lalande de tisser des liens indestruct­ibles. Les parents de Patrice vivent toujours dans la maison voisine et donnent un précieux coup de main. Même s’ils sont encore aux études, les fils Émile et Clément effectuent différente­s tâches eux aussi.

D’ailleurs, Émile étudie en écologie et envisage d’explorer le sol de la terre familiale pour y développer de nouvelles méthodes d’exploitati­on. Il s’intéresse entre autres à la piscicultu­re.

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Patrice Lalande, Sylvie Leclerc et leurs fils Émile (sur la photo) et Clément attendent chaque année la saison des sucres avec un plaisir renouvelé.
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Pendant la période des sucres, Patrice Lalande s’affaire régulièrem­ent devant ce bassin qui recueille l’eau d’érable pour la transforme­r en sirop.
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Mirabel, Laurentide­s

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