50% du cheptel chinois infecté
C’est sous la menace grandissante d’une pandémie porcine que s’est tenu le tout premier Forum international sur la peste porcine africaine (PPA) à Ottawa, le 30 avril et le 1er mai. Quelque 150 délégués de 15 pays se sont réunis pour développer un cadre stratégique collaboratif censé ralentir la progression du virus qui touche 17 pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe.
« La Chine est le pays qui a la population porcine la plus élevée au monde et plus de 50 % de celle-ci est infectée par la peste porcine africaine », a affirmé en conférence de presse Jaspinder Komal, vétérinaire en chef du Canada à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
Malgré l’ampleur du fléau, les médias se sont butés à des portes closes à Ottawa, n’ayant accès aux informations que par l’entremise des propos rapportés par les participants. Le directeur de la santé, de la qualité et de la recherche aux Éleveurs de porcs du Québec, Raphaël Bertinotti, a mentionné à La
Terre que la détermination d’un périmètre sécurisé autour d’une éventuelle zone infectée – les Amériques étant épargnées pour l’instant – serait l’option privilégiée par le Canada.
Cette solution est déjà utilisée en Belgique qui est aux prises avec la PPA. Malgré la détermination d’une zone reconnue par les membres de l’Union européenne 15 jours après l’éclosion d’un premier cas, le Japon, la Chine et la Corée n’ont toujours pas repris le commerce. « Ce sont aussi nos principaux marchés d’exportation », mentionne M. Bertinotti, laissant entrevoir de pareilles difficultés au Canada. Des ententes mutuelles ont déjà été établies avec les États-Unis, mais les négociations sont ardues avec le Japon.
Au Québec
Raphaël Bertinotti se fait rassurant pour le Québec, qui exporte 70 % de sa production. Des normes de biosécurité y sont appliquées et les principaux vecteurs de propagation de la maladie sont rares dans la Belle Province. Contrairement à l’Europe, les populations de sangliers sauvages sont marginales. En Chine, près de 50 % des cas de contamination proviennent des restes de table donnés aux animaux, une pratique interdite chez nous.
De plus, le système de traçabilité permettrait de retracer le déplacement d’un porc infecté jusqu’à 30 jours précédant l’éclosion de la maladie. Au Forum, les experts ont parlé d’occurrences où les bêtes mouraient quelques jours après avoir contracté le virus, mais dans d’autres cas, aucun signe clinique n’apparaissait chez l’animal jusqu’à 28 jours plus tard.
Rappelons que le virus n’est pas dangereux pour l’homme et qu’il n’y a aucun risque de consommer de la viande infectée.