L’assurance emploi doit être adaptée à la réalité des ouvriers agricoles
Les producteurs font de grands efforts pour perpétuer le recours aux travailleurs québécois. Or, chaque année, lorsque ces derniers se retrouvent au chômage, à l’assurance emploi, on leur demande de se chercher activement autre chose : un emploi « convenable ». […]
Le travail agricole requiert une bonne endurance physique et une capacité à travailler longtemps à des températures extrêmes, à un taux horaire qui est assez près du salaire minimum. Ce type d’emploi n’attire certainement pas la majorité des Québécois, mais il y en a qui s’y accrochent, généralement pour le temps de repos qu’ils obtiennent le restant de l’année. Leur travail devient un mode de vie. L’assurance emploi leur est nécessaire pour subsister durant les mois sans chèque de paie.
Le travail saisonnier est une exception qui n’est pas prévue par la loi. À l’assurance emploi, on ne veut plus de ce type d’affectation. […]
Qu’on oblige les gens à se chercher un autre emploi, ça s’appelle DU SABOTAGE. Il y a un manque de cohérence grossier sur le plan législatif. […] Nous sommes à la veille d’élections fédérales. Il est grand temps, pour la gargantuesque industrie agroalimentaire, de se mobiliser pour revendiquer une loi sur l’assurance emploi adaptée aux travailleurs agricoles. Cette question pourrait devenir un enjeu électoral. Du moins, il faut s’activer et être plus créatifs afin de mieux concilier les besoins de ces ouvriers avec ceux de l’industrie. À l’heure où la main-d’oeuvre étrangère est si accessible et si productive, cette question est extrêmement urgente. Allons-nous abandonner définitivement nos travailleurs québécois?
Nathalie Jomphe, Saint-Hubert Technologue en production horticole