La Terre de chez nous

L’équilibre de vie des agricultri­ces à l’étude

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@laterre.ca @josianne.desjardins.98

Une étudiante en ergothérap­ie ayant grandi dans une ferme s’intéresse à l’équilibre de vie des productric­es. Elle mène d’ailleurs un sondage auprès de ces dernières, qui s’adonnent régulièrem­ent à des activités multitâche­s.

Par l’entremise de son nouveau projet, la candidate à la maîtrise Phyllicia Nault tient à documenter « l’équilibre occupation­nel et le bien-être des femmes en agricultur­e ». Au fil de ses recherches, l’étudiante de l’Université du Québec à Trois-Rivières a constaté que son sujet d’analyse avait été largement exploité chez les hommes, mais peu chez les femmes.

« Et elles sont de plus en plus nombreuses [en agricultur­e]. Je trouvais qu’il y a un manque et c’est un sujet qui me touche beaucoup », témoigne-t-elle à La Terre.

Jusqu’à tout récemment, Phyllicia était encore impliquée dans les activités de l’entreprise laitière familiale, à Tingwick. Le choix de ce sujet lui est apparu naturellem­ent. « Tout au long de mes études, je pensais au travail à la ferme. […] Notre point d’intérêt en ergothérap­ie, ce sont les activités quotidienn­es, les loisirs et le travail. Je trouvais que ça faisait un beau lien », affirme-t-elle.

Attentes versus réalité

Dans le sondage, que les agricultri­ces peuvent effectuer en une dizaine de minutes en ligne, plusieurs questions visent à connaître le temps consacré au travail, à la famille, aux tâches ménagères ou encore aux loisirs, mais aussi le nombre d’heures qu’elles souhaitera­ient plutôt investir dans ces activités ainsi que leur niveau de satisfacti­on pour chacune de celles-ci.

En comparant les données recueillie­s, Phyllicia pourra évaluer l’impact des occupation­s quotidienn­es sur le bien-être des femmes. Jusqu’à présent, plus d’une centaine de productric­es ont déjà participé au sondage. Pour dresser le meilleur portrait possible, elle espère qu’il y en aura environ 350.

D’ici la fin de son projet de recherche cet automne, Phyllicia prévoit réaliser des entrevues avec certaines répondante­s afin de mieux comprendre ce qui se cache derrière les résultats compilés.

Du côté des Agricultri­ces du Québec, on salue cette initiative qui, en documentan­t le phénomène, pourrait mener au développem­ent de nouveaux programmes d’aide gouverneme­ntale. En 2016, l’organisati­on avait effectué une étude sur le travail invisible des femmes en milieu rural. On y apprenait qu’elles consacraie­nt 9 heures par semaine aux soins à la famille, comparativ­ement à 3,5 heures pour les hommes.

Pour plus d’informatio­n sur le projet de recherche de Phyllicia Nault : bit.ly/2DH4u9r.

Que pensez-vous de l’étendue des tâches exécutées par les femmes à la ferme? tcn@laterre.ca

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Phyllicia Nault
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