Les achats chinois font bondir les prix
En raison de l’épidémie de peste porcine africaine qui sévit sur son territoire, la Chine fait face à un effondrement de son offre domestique et à une forte hausse du prix de la viande de porc.
On estime à plus de 30 % la baisse potentielle de production pour 2019. Compte tenu des abattages annuels de 688 millions de bêtes, c’est donc plus de 200 millions de têtes qui pourraient être retirées de l’offre domestique cette année. C’est beaucoup! À titre comparatif, la production totale aux ÉtatsUnis s’est établie à 123 millions de porcs en 2018.
Cette situation entraîne à la hausse les prix de cette viande sur le marché domestique chinois. Au cours du mois de mars, on rapporte une augmentation des prix de 26 % par rapport à février. Pour atténuer cette inflation, le gouvernement doit importer davantage de viande porcine. C’est ainsi que, malgré les tarifs de 50 %, la Chine en a acheté massivement aux États-Unis ces dernières semaines, alors qu’au cours des deux premiers mois de 2019, elle s’en est procuré autour de 30 000 tonnes. Ce nombre a doublé en mars, s’élevant à 65 000 tonnes. Les achats chinois ont ensuite explosé à près de 160 000 tonnes en avril, en même temps que l’accréditation de quatre nouvelles usines américaines.
Cet accroissement de la demande chinoise a poussé en forte hausse les prix aux États-Unis. En mars, le prix des coupes ( cut out) a bondi de 43 % par rapport à février, entraînant avec lui le prix du comptant américain et donc celui du Québec.
Les marchés à terme se sont aussi ajustés à cette situation. Le prix du contrat à livraison différée (CLD) de l’échéance de novembre est passé de 186 $/100 kg en janvier-février à 215 $ en mars pour atteindre les 256 $/100 kg en avril, ce qui représente une augmentation de 70 $/100 kg en trois mois.