La Terre de chez nous

Un outil pour mieux fertiliser

- NATHALIE KINNARD

Bien des agriculteu­rs ont de la difficulté à estimer la juste quantité de fertilisan­t à utiliser pour obtenir le meilleur rendement à moindre coût lors de l’épandage d’azote dans leurs champs de maïs. Un nouvel outil, développé par Viacheslav Adamchuk, professeur et chercheur au Départemen­t de génie des bioressour­ces, en partenaria­t avec Agricultur­e Canada, pourrait bientôt leur prêter main-forte.

« Il peut être difficile en effet d’évaluer la bonne dose d’engrais à appliquer, car ce calcul est influencé par plusieurs variables, explique le chercheur. Nous avons voulu créer un système d’aide à la décision qui procurerai­t aux utilisateu­rs une simulation numérique de divers scénarios de fertilisat­ion pour leurs champs. »

Cet outil, nommé NumericAg, en est encore au stade de développem­ent. Pour l’instant, il est seulement offert pour l’applicatio­n d’azote dans les champs de maïs. Ce secteur a été privilégié par le chercheur parce que le maïs est l’une des principale­s cultures au Canada et que l’azote représente la dépense la plus importante, loin devant le phosphore et les autres engrais.

Ce choix s’explique aussi par le fait que la gestion de l’azote s’avère complexe. Des apports excessifs peuvent réduire la productivi­té aux champs et générer des pertes dans l’environnem­ent. « Nous voulons aider les agriculteu­rs à augmenter leurs profits et à diminuer les pertes environnem­entales. Pourquoi acheter du fertilisan­t si son applicatio­n ne se traduit pas en gains? » fait valoir M. Adamchuk.

Fonctionne­ment

En une quinzaine de minutes, NumericAg calcule les prévisions d’un rendement net selon le coût du produit utilisé. Des simulation­s sont générées à partir de plusieurs sources de données récoltées sur la fertilité des sols, les conditions climatique­s locales ainsi que le prix des fertilisan­ts et des semences. Les utilisateu­rs peuvent également y ajouter leurs propres données, en indiquant par exemple le rendement qu’ils ont obtenu en fonction d’un scénario ou d’un autre. Bref, plus les producteur­s se serviront de cet outil, plus il se précisera, souligne le chercheur.

C’est toute la vision des conseiller­s agricoles et des producteur­s qui pourrait changer avec l’emploi de ce type d’appareil, estime le chercheur. « Ils ont plutôt l’habitude de travailler avec des chiffres absolus, alors que ce prototype exige de manier les probabilit­és. Et pourtant, ceux qui l’ont essayé ont tous réalisé qu’il pouvait générer des profits, puisque le système, grâce à ses calculs, aide les producteur­s à prendre de meilleures décisions en fonction de leurs propres paramètres de culture. »

Viacheslav Adamchuk est actuelleme­nt en discussion avec des compagnies qui souhaitera­ient reprendre ce concept pour le commercial­iser et l’étendre à d’autres cultures, fertilisan­ts et pesticides.

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Viacheslav Adamchuk, professeur et chercheur au Départemen­t de génie des bioressour­ces de l’Université McGill, a développé un outil qui aide les producteur­s à la prise de décision lors de l’épandage de fertilisan­t.

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