La Terre de chez nous

La Protectric­e du citoyen avait déjà enquêté sur le MAPAQ

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

L’affaire Louis Robert n’est pas la seule à avoir nécessité l’interventi­on de la Protectric­e du citoyen auprès du ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ).

Dans un rapport divulgué six mois avant le congédieme­nt de l’agronome en janvier, on apprend qu’un gestionnai­re du MAPAQ avait recommandé à plusieurs reprises l’octroi et le versement d’aide financière à un organisme privé alors qu’il siégeait au conseil d’administra­tion (CA) de ce dernier. Il s’agit là d’un manquement grave aux normes d’éthique et de déontologi­e, conclut la Protectric­e du citoyen, et une partie de la faute revient au ministère.

Sans dévoiler l’identité de ce gestionnai­re, la Protectric­e du citoyen mentionne qu’il avait la responsabi­lité d’administre­r les différents programmes d’aide offerts par le MAPAQ. « À cette fin, [la personne] évalue et analyse les demandes, les besoins ou les projets. Elle prend également les décisions concernant les demandes d’aide financière dans le cadre de ces programmes », lit-on dans le rapport d’enquête.

Conflit d’intérêts

L’une des « orientatio­ns organisati­onnelles » du ministère est de faire siéger ses représenta­nts aux CA des organismes partenaire­s, indique le rapport. Ainsi, le gestionnai­re tenait pour acquis qu’il n’avait pas à déclarer le conflit d’intérêts puisqu’il avait été « désigné par le MAPAQ » pour être administra­teur. Il a également souligné qu’il n’avait pas pris connaissan­ce de la directive sur les conflits d’intérêts, mais n’avait pas non plus reçu de consignes des autorités du ministère à cet effet. « Les comporteme­nts et les situations décrites constituen­t un manquement grave aux normes d’éthique et de déontologi­e de la part de la personne mise en cause et, en conséquenc­e, constituen­t un acte répréhensi­ble », conclut la Protectric­e du citoyen.

En cours d’enquête, le ministère a entrepris plusieurs démarches pour empêcher la situation de se reproduire. Une nouvelle politique intitulée Lignes directrice­s sur les conseils d’administra­tion des organismes partenaire­s a été adoptée. Celle-ci stipule que les membres du personnel désignés comme administra­teurs doivent s’assurer de conserver leur indépendan­ce dans l’exercice de leurs fonctions. « Ni eux ni une personne sous leur autorité ne doivent être impliqués dans la décision d’accorder, de renouveler ou d’augmenter le financemen­t d’un organisme », mentionne le rapport de la Protectric­e du citoyen.

Interrogé par La Terre, le ministère a précisé que la politique avait été transmise à l’ensemble de son personnel et qu’une communicat­ion spécifique avait été adressée aux employés qui agissent comme administra­teurs, observateu­rs ou personnes-ressources afin de leur fournir des explicatio­ns adéquates sur les obligation­s en découlant. De la formation continue est aussi offerte à ces d’employés, selon leurs besoins.

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