La Terre de chez nous

Un comité pour aider à doubler la production de poissons

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@ laterre.ca

Le ministre de l’Environnem­ent, Benoît Charrette, a donné son aval à la création d’un comité dont la mission consistera à aider les aquaculteu­rs à atteindre l’objectif du gouverneme­nt de doubler la production au Québec d’ici 2025.

L’idée a germé lors d’une rencontre de la Table filière de l’aquacultur­e en eau douce du Québec à l’Assemblée nationale, en février dernier. Le député de Bonaventur­e, Sylvain Roy, avait alors organisé un entretien avec le ministre Charrette.

Les pisciculte­urs espèrent en fait que l’équipe de pilotage permette de réduire les délais d’obtention de certificat­s d’autorisati­on auprès du ministère de l’Environnem­ent. Normand Roy, président de la Table filière, souligne que cela pouvait prendre jusqu’à deux ans avant de les recevoir. Il souhaite réduire l’attente à un maximum de six mois, ce qui facilitera l’atteinte de l’objectif de produire plus de 2 000 tonnes de poissons d’ici sept ans.

« Ça va prendre de nouveaux investisse­urs. Ce ne sont pas les aquaculteu­rs existants qui vont permettre de doubler la production », soutient Normand Roy, qui est aussi propriétai­re de la plus grande ferme de truites arc-en-ciel au Québec, en Estrie. Selon lui, seulement trois ou quatre nouveaux pisciculte­urs se sont joints à la filière au cours des dernières années.

Exigences environnem­entales

Normand Roy a lui-même l’intention d’augmenter sa production, qui est actuelleme­nt d’à peu près 220 tonnes par année. Pour ce faire, il devra installer un système de traitement des eaux afin de réduire ses émissions de phosphore de moitié pour se conformer à la réglementa­tion provincial­e.

Mais malgré les exigences imposées aux producteur­s d’ici pour mieux protéger l’environnem­ent, un paradoxe demeure. « En ce moment, 85 % des poissons viennent de l’extérieur [surtout du Chili et de la Norvège]. Il y a beaucoup de transport. […] Je crois que le ministre est conscient de ça », mentionne Normand Roy. Celui-ci affirme d’ailleurs que les marchés d’alimentati­on réclament un plus grand accès à des poissons d’élevage québécois depuis plusieurs années.

Toutefois, aucun échéancier précis n’a été fixé concernant la création de l’équipe de pilotage. Joint par courriel, le cabinet du ministre de l’Environnem­ent s’est limité à dire que M. Charrette se prononcera « sous peu » sur « la forme que prendra cette réflexion ».

Rappelons que les gouverneme­nts provincial et fédéral avaient annoncé, en décembre dernier, un investisse­ment totalisant 42,8 M$ sur cinq ans pour développer l’industrie de l’aquacultur­e au Québec.

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Environ 85 % des poissons d’eau douce en vente au supermarch­é proviennen­t de l’extérieur du pays.

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