La Terre de chez nous

Un restaurate­ur achète sa propre ferme bio

- MARTIN MÉNARD mmenard@laterre.ca @menard.journalist­e

L’homme d’affaires montréalai­s Peter Sergakis, qui possède plus d’une soixantain­e d’entreprise­s où travaillen­t près de 2 200 employées dans la grande région métropolit­aine, vient d’acquérir une ferme biologique en Montérégie afin d’approvisio­nner ses propres restaurant­s.

« La popularité du bio grossit chaque année. Les gens veulent manger des légumes locaux et santé, sans produits chimiques. Nous avons donc décidé de faire nos propres légumes et de vendre les surplus aux grossistes », dit le propriétai­re des Placements Sergakis, en entrevue à La Terre. Parmi ses nombreux restaurant­s qu’il veut approvisio­nner à l’aide de la ferme, il compte une brasserie au décor industriel et sept succursale­s de La station des sports, deux concepts qu’il entend étendre partout au Québec.

Même si la production bio est un peu plus coûteuse, M. Sergakis fait le pari que sa clientèle appréciera. Ses restaurant­s ne serviront toutefois pas exclusivem­ent des légumes biologique­s. « Ce qui ne proviendra pas de la ferme ne sera pas bio et nous l’indiqueron­s clairement », mentionne M. Sergakis.

Impliqué personnell­ement

L’homme d’affaires d’origine grecque surveille de près ses entreprise­s. La ferme bio qu’il a achetée à Rougemont, en Montérégie, n’y fait pas exception. Il dit s’y rendre trois fois par semaine pour discuter avec les travailleu­rs et évaluer la qualité des produits. « J’ai gardé les mêmes employés et le même gérant et je suis fier de ça. Je les ai avisés qu’il fallait produire de la qualité. Ce qui ne sera pas de qualité supérieure, on va s’en défaire », lance celui qui se décrit lui-même comme un bourreau de travail.

Il investira dès cette année afin de construire une serre de 4 500 mètres carrés qui produira des légumes à l’année. Il envisage d’ériger d’autres serres pour accroître la production et n’écarte pas la possibilit­é de lancer une culture de cannabis, bien que la priorité demeure pour l’instant les légumes.

Des légumes bio seront intégrés au menu de La station des sports.

« Je vais ouvrir la machine »

L’homme de 72 ans affirme se sentir comme un jeune de 36 ans. « Je n’ai pas dit mon dernier mot; je suis en santé. Je veux continuer à investir et le faire encore plus rapidement qu’avant. Je vais ouvrir la machine », lance le coloré personnage, en parlant d’achats additionne­ls dans le milieu immobilier. Il n’entend cependant pas mettre la main sur d’autres propriétés agricoles à court terme. « C’est très grand ce que j’ai acheté. Il y a beaucoup de possibilit­és. Je vais regarder si c’est rentable avant de trop grossir la ferme », juge celui qui est également président de l’Union des tenanciers de bars du Québec.

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 ??  ?? Le nouveau propriétai­re de la ferme, Peter Sergakis, en compagnie de son directeur des opérations du volet restaurati­on, John Daklaras, qui a pour mission d’adapter les menus afin d’y inclure des légumes bio.
Le nouveau propriétai­re de la ferme, Peter Sergakis, en compagnie de son directeur des opérations du volet restaurati­on, John Daklaras, qui a pour mission d’adapter les menus afin d’y inclure des légumes bio.
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