La Terre de chez nous

Ottawa ne dédommager­a pas les producteur­s

- MARTIN PRIMEAU mprimeau@laterre.ca

DORVAL — Les éleveurs de porcs et de boeufs du pays ne doivent pas s’attendre à recevoir de sitôt une aide financière d’Ottawa pour pallier les pertes engendrées par la décision de la Chine de fermer son marché aux viandes canadienne­s. « Il est trop tôt pour parler de compensati­ons », a indiqué la ministre fédérale de l’Agricultur­e, Marie-Claude Bibeau, le 3 juillet, en marge d’une table ronde réunissant les principaux acteurs de l’industrie du porc et du boeuf.

La Chine a annoncé le 25 juin qu’elle suspendait ses importatio­ns de boeuf et de porc en provenance du Canada après la découverte de 188 certificat­s vétérinair­es falsifiés qui accompagna­ient des convois de viande de porc. Bien que sa valeur soit établie par un marché global, le prix du porc a enregistré une baisse de 6 % sur le marché nord-américain à la suite de la décision chinoise. « On a remarqué un impact dès l’annonce, a indiqué en point de presse René Roy, vice-président du Conseil canadien du porc. Pour nous, c’est une très mauvaise nouvelle parce que c’est habituelle­ment une très bonne période de l’année. » À titre comparatif, le porc se négociait à 2,27 $ le kilo le 3 juillet 2018. À pareille date cette année, sa valeur était fixée à 1,98 $ le kilo, soit 13 % de moins.

Des discussion­s quotidienn­es

Les représenta­nts de l’industrie du porc et du boeuf ont été conviés par la ministre Bibeau et son collègue Jim Carr, ministre de la Diversific­ation du commerce internatio­nal, à une table ronde dans un hôtel attenant à l’aéroport Pierre-Eliott Trudeau, à Dorval. L’objectif de la rencontre : discuter de l’avancement du dossier des exportatio­ns canadienne­s vers la Chine.

« Nous sommes en discussion­s quotidienn­es avec nos partenaire­s chinois, a souligné à maintes reprises la ministre. On veut leur assurer qu’il n’y a plus de certificat­s non authentiqu­es en circulatio­n. » Bien qu’elle ne soit pas en mesure d’estimer à quel moment le conflit pourrait se régler, la ministre soutient que les négociatio­ns entourant la reprise des exportatio­ns de viande avancent plus rapidement que celles sur le canola canadien, interdit en Chine depuis mars dernier. « Ils font face à la peste porcine africaine, a-t-elle rappelé, et ils ont une motivation certaine pour avoir de nos produits. »

Au sortir de la réunion, Claude Viel, président des Producteur­s bovins du Québec, avait bon espoir que la situation se résorbe. « C’est rassurant de savoir qu’il y a du travail qui se fait, a-t-il affirmé. Pour nous, c’est important que ça se règle le plus rapidement possible. »

René Roy abondait dans le même sens : « La réponse canadienne est encouragea­nte, dit-il, et on comprend que ces problèmes techniques [au sujet des certificat­s] peuvent prendre un certain temps à être réglés. »

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Les ministres fédéraux Marie-Claude Bibeau et Jim Carr se sont entretenus avec des représenta­nts de l’industrie du porc et du boeuf canadiens pour faire état de l’avancement du dossier des exportatio­ns de viande en Chine.
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René Roy, vice-président du Conseil canadien du porc.

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