Création d’un comité sur les semences traitées aux insecticides
L’Ordre des agronomes du Québec (OAQ) a été mandaté par Québec pour créer un comité d’experts afin d’établir les lignes directrices encadrant l’utilisation de semences traitées avec différents insecticides, notamment ceux de la famille des néonicotinoïdes.
Depuis le 11 avril, l’OAQ tente de réunir une dizaine d’experts afin de composer son comité, explique le président Michel Duval. « Toutes les invitations ont été lancées, a-t-il confié à La Terre. Il ne reste qu’à trouver un dernier participant. »
Le comité prévu par l’OAQ comptera dans ses rangs quatre agronomes du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et un autre du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) ainsi que deux chercheurs du Centre de recherche sur les grains (CEROM). Trois agronomes issus du privé et rattachés aux entreprises Corteva, Bayer et Sollio Agriculture – division agricole de La Coop fédérée – s’y grefferont également. « On cherche avant tout à réunir des gens qui possèdent des expertises variées en phytoprotection, a indiqué M. Duval. Si on a invité des gens de l’industrie à participer au comité, c’est parce qu’ils ont une expertise à partager, et non pas parce qu’ils travaillent pour un fabricant. »
Le comité d’experts devrait entamer son travail au début de l’automne et remettre ses lignes directrices à l’Ordre en décembre ou en janvier prochain. Un outil d’aide à la décision pourrait aussi être proposé pour certains types de semences enrobées afin de guider les agronomes dans leur travail. L’ensemble des documents seront par la suite disponibles sur le site Web de l’OAQ.
L’UPA décline l’invitation
Conviée à joindre le comité, l’Union des producteurs agricoles (UPA) a décliné l’invitation de l’Ordre, ne souhaitant pas devenir une « caution morale », selon ce qu’a indiqué par courriel Patrice Juneau, responsable des relations médias de l’UPA. « Nous considérons que c’est au MELCC et au MAPAQ de développer ces lignes directrices et ensuite de consulter les parties prenantes », a-t-il ajouté.
De son côté, M. Duval défend la démarche de l’Ordre. « Ce n’est pas parce que 3 des 10 participants travaillent pour un fabricant qu’ils vont venir noyauter le comité, a-t-il souligné. Je ne pense pas que les gens du MAPAQ et du CEROM se fassent convaincre de changer leurs orientations : chacun a sa vision et l’Ordre va travailler avec la vision de tous ces gens-là pour établir une ligne directrice. »