La Terre de chez nous

L’ITA et le Cégep de Victoriavi­lle : deux styles, deux vitesses

- MARTIN MÉNARD mmenard@laterre.ca

Alors que l’État québécois prendra au moins deux ans à définir la modernisat­ion de l’Institut de technologi­e agroalimen­taire (ITA), le Cégep de Victoriavi­lle a mis deux ans au total pour planifier et ériger son tout nouveau campus d’enseigneme­nt agricole de 4 300 mètres carrés : l’Institut national d’agricultur­e biologique (INAB). Cet établissem­ent a été inauguré en juin 2018 et emploie présenteme­nt 70 professeur­s et chercheurs.

Lors du passage de

La Terre au campus La Pocatière de l’ITA en 2017, le personnel en place, dont la directrice par intérim Isabelle Allard, avait mentionné un intérêt à construire un bâtiment d’élevage pour les animaux monogastri­ques et polygastri­ques sous régie biologique. Un tel projet devait permettre au campus de La Pocatière de se démarquer à l’échelle de l’enseigneme­nt agricole québécois, précisait un professeur en production animale. Ce projet est toujours dans les cartons, confirme Sylvain Gingras, le directeur actuel du campus de La Pocatière, mais comme les autres projets de modernisat­ion, il devra être soumis à l’étude, ce qui pourrait prendre deux années supplément­aires (voir autre texte en page 12). S’ensuivront la réalisatio­n des devis et les travaux de constructi­on.

À Victoriavi­lle, le Cégep a mis six mois à planifier la phase 2 de l’INAB. L’établissem­ent procède en ce moment à la constructi­on d’un bâtiment de 500 mètres carrés conforme aux normes biologique­s et destiné à recevoir différents types d’animaux d’élevage dès l’automne prochain.

Deux styles

« Si on avance aussi vite et aussi bien, c’est parce qu’on a une excellente équipe en place. Les dirigeants du Cégep de Victoriavi­lle et de l’École nationale du meuble et de l’ébénisteri­e savaient comment prendre le leadership dans un secteur. On mise également sur le personnel du Centre d’expertise et de transfert en agricultur­e biologique et de proximité [CETAB+]. C’est pour ça qu’on est visionnair­es et qu’on a décidé de foncer dans le bio maintenant », explique avec conviction Louis-Samuel Jacques, directeur de l’INAB, qui laisse graduellem­ent sa place à un nouveau directeur, Normand Poniewiera.

Du côté de l’ITA, le directeur Sylvain Gingras aimerait voir rapidement la première pelletée de terre associée à la constructi­on d’un bâtiment d’élevage, mais il veut avant tout que ce soit un investisse­ment d’avenir. « On ne veut pas seulement avoir un toit et quatre murs pour y mettre des animaux dedans. On veut intégrer différente­s composante­s comme le bio, le bien-être animal, l’impact carbone [pollution], l’enseigneme­nt à distance à partir de caméras installées dans le bâtiment, etc. Plus on intègre de paramètres, plus il faut se donner le temps de réfléchir », indique M. Gingras. Il ajoute que le site de La Pocatière comprend déjà une ferme laitière de 36 vaches en production sous régie biologique et 80 hectares de cultures certifiées biologique­s.

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L’Institut national d’agricultur­e biologique, à Victoriavi­lle.
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Le campus de La Pocatière de l’Institut de technologi­e agroalimen­taire.

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