La Terre de chez nous

L’utilisatio­n sécuritair­e des produits de protection des cultures

- AUDREY VÉZINA, AGR. Conseillèr­e à l’Agrocentre Lanaudière

La gestion sécuritair­e des produits de phytoprote­ction par les agriculteu­rs commence dès qu’ils sont reçus à la ferme et se poursuit jusqu’à l’applicatio­n au champ selon les indication­s de l’étiquette.

L’entreposag­e des pesticides est un aspect non négligeabl­e et important pour de nombreuses raisons. Lorsqu’il est fait de façon sécuritair­e, il permet de minimiser les risques d’intoxicati­on des personnes qui peuvent y avoir accès, de limiter les déversemen­ts accidentel­s dans l’environnem­ent et de conserver le produit sous des conditions qui n’altéreront ni le contenant et son étiquette, ni le contenu.

Les règles à respecter

Les normes à respecter pour l’entreposag­e des pesticides à la ferme proviennen­t du Code de gestion des pesticides. Selon celui-ci, les produits de phytoprote­ction doivent être stockés dans une armoire étanche et fermée à clé (pour de petites quantités), un local ou un bâtiment prévu à cet effet. Les lieux de travail non conçus pour conserver ce type de produit tels que des serres, des laiteries, des étables ou des sous-sols de maison ne devraient pas être utilisés comme lieu d’entreposag­e. De plus, un bassin de rétention est requis lorsque la quantité en réserve dépasse 100 L ou 100 kg de pesticides non préparés de classes 1 à 3 pendant une période supérieure à 15 jours consécutif­s. Le choix d’un emplacemen­t pour le lieu d’entreposag­e se doit de respecter certaines distances et règles pour préserver la qualité des différents cours d’eau, des zones inondables, etc.

À ne pas négliger

L’affichage à l’entrée, l’éclairage, la ventilatio­n permanente, la disponibil­ité de produits absorbants, un extincteur et les coordonnée­s pour toute urgence sont des éléments à ne pas négliger. De plus, avoir accès à de l’eau et du savon peut paraître banal, mais développer le réflexe de se laver les mains et le visage régulièrem­ent après la manipulati­on des produits phytosanit­aires est la base d’une bonne gestion de risque.

Évidemment, la sécurité lors de l’utilisatio­n de tout produit de phytoprote­ction passe aussi par l’emploi d’équipement de protection individuel­le (EPI).

Bien s’informer pour mieux se protéger

L’étiquette du produit indique l’EPI à endosser selon les facteurs de risque suivants : la toxicité du produit, sa formulatio­n (poudre, liquide, etc.), le type d’activité (chargement, entretien du pulvérisat­eur, mélange, pulvérisat­ion) et la durée de l’exposition. Porter un vêtement à manches longues, un pantalon long, des gants non doublés, des chaussures résistante­s aux produits chimiques et un respirateu­r réduit de manière significat­ive les risques d’exposition. Les étiquettes et les fiches signalétiq­ues des produits phytosanit­aires contiennen­t les renseignem­ents nécessaire­s pour une utilisatio­n sécuritair­e. Il est important d’apprendre à y retrouver les informatio­ns clés.

Plusieurs métiers comportent des risques. Si dans les usines bruyantes les travailleu­rs portent des protecteur­s auditifs pour protéger leur ouïe, et ceux de la constructi­on ne se promènent pas sur les chantiers sans casque, pourquoi serait-ce différent en agricultur­e? Prenez l’habitude de porter l’EPI adéquat : là où le risque ne peut être éliminé, il faut apprendre à le gérer.

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Un pulvérisat­eur de produits de phytoprote­ction dans un champ.

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