La vente de F.Ménard bien accueillie
La vente du transformateur F. Ménard à Olymel n’inquiète pas outre mesure les Éleveurs de porcs du Québec. Selon eux, l’entente annoncée le 9 juillet ne risque pas de pénaliser les producteurs.
Même si, avec cette entente, Olymel exercera un quasi-monopole dans le secteur de la transformation, le président des Éleveurs, David Duval, considère qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour l’industrie.
Cette transaction permet à Olymel de mettre la main sur les fermes porcines de même que l’usine d’abattage, de découpe et de désossage de porcs de F. Ménard, localisée à Ange-Gardien, en Montérégie. Olymel prend également possession d’un établissement à Saint-Jean-sur-Richelieu et d’une usine de surtransformation spécialisée dans la fabrication de bacon située à Henryville. Seule la production de volailles de l’entreprise ne fait pas partie de l’entente.
La transaction inclut aussi les activités de meunerie de F. Ménard, dont la production annuelle dépasse les 500 000 tonnes métriques. Les actifs englobent deux meuneries basées respectivement à Saint-Pie-de-Bagot et à Ange-Gardien ainsi que des installations destinées à l’entreposage et au séchage des grains, à Sainte-Brigide-d’Iberville.
Pour se concrétiser, la transaction doit toutefois obtenir l’approbation du Bureau de la concurrence. Par voie de communiqué, le président-directeur général d’Olymel, Réjean Nadeau, a indiqué que cette acquisition permet à la compagnie de franchir « une nouvelle étape dans sa croissance » et qu’elle pourra « mieux affronter une compétition de plus en plus vive, notamment sur les marchés internationaux ». L’entreprise n’a pas voulu commenter davantage l’entente.
« Le choix d’un acheteur canadien, comme La Coop fédérée, et des divisions Olymel et Sollio Agriculture s’est imposé comme étant garant d’avenir [pour F. Ménard]. Il s’agit en effet d’un acheteur qui […] jouit d’une présence de plus en plus importante au Canada », a affirmé le directeur général de F. Ménard, Luc Ménard.
Meilleure position
Selon le président des Éleveurs de porcs, le fait d’avoir de nouvelles usines de transformation à sa disposition est un avantage non négligeable pour Olymel. L’entreprise sera en meilleure position pour répondre à certains marchés et répartir ses activités, fait valoir M. Duval.
Celui-ci est également persuadé que la transaction n’aura « aucun impact » sur le portefeuille des producteurs grâce à la mise en marché collective qui leur garantit un prix reflétant le marché.
De plus, « les agriculteurs vont encore avoir le choix de leur modèle d’affaires, c’est-à-dire d’être intégrés, indépendants ou partenaires d’une filière », souligne le représentant des éleveurs porcins.
Le montant de la vente n’a pas été divulgué pour l’instant. À l’automne dernier, on avait avancé sur le site Agro Québec que la transaction pouvait s’élever à 1 G$. Dans l’attente d’une réponse du Bureau de la concurrence, les entreprises visées par cette entente poursuivent leurs activités habituelles de manière autonome, précise-t-on dans le communiqué.
David Duval estime qu’Olymel a tout intérêt à effectuer une transition sans heurts. « L’important pour cette entreprise, ce n’est pas de créer une secousse », dit-il. Selon lui, le transformateur devrait éviter de donner l’impression que la marque F. Ménard pourrait disparaître du jour au lendemain.
D’après les informations que M. Duval détient, le contrat de certains dirigeants chez F. Ménard aurait déjà été reconduit. L’acquisition de l’entreprise nécessitera également un temps d’adaptation pour les employés qui y travaillent, car ceux-ci devront se familiariser avec le modèle coopératif d’Olymel, conclut le président des Éleveurs.