La Terre de chez nous

Un coup de barre nécessaire pour enrichir la forêt

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca @menard.journalist­e

QUÉBEC — Le Québec possède un joyau, soit la 12e plus grande superficie en forêts au monde. Plusieurs intervenan­ts, dont le ministère des Forêts, affirment cependant qu’on ne maximise pas son plein potentiel et estiment qu’il est temps de se retrousser les manches afin de créer plus de richesse avec les arbres, tout en les exploitant de façon durable.

« Le diamètre [des arbres] est trop petit et on manque de bois mûr. […] On a des problèmes de rentabilit­é des activités forestière­s. Il faut donner un coup de barre », a lancé l’ingénieur forestier Martin Cloutier lors de Carrefour Forêt, un événement qui a eu lieu à Québec plus tôt cette année où 2 000 participan­ts sont venus discuter de la création de valeur en foresterie. En entrevue avec La Terre, le directeur général de l’aménagemen­t forestier au ministère des Forêts du Québec, Marc Plante, a admis que les plus beaux peuplement­s ont été récoltés il y a une cinquantai­ne d’années. « Le message qu’il faut passer, c’est que les pratiques qu’on met maintenant en place doivent améliorer les peuplement­s. Il faut aussi mieux suivre ce qu’on fait. Dans les 25 dernières années, on a eu une foresterie axée sur la production de volume, avec une perception que les travaux sylvicoles étaient intuitivem­ent rentables, mais ce ne l’était pas. Il faut calculer et s’assurer d’obtenir un retour positif sur l’investisse­ment », a-t-il martelé.

Le fameux coup de barre, plusieurs sont prêts à le donner depuis un moment. Ils n’attendent que l’engagement des politicien­s, affirme Pierre-Maurice Gagnon, président de la Fédération des producteur­s forestiers du Québec (FPFQ). « En forêt privée, on s’est pris en main et on avance bien, mais il faut que les politicien­s se mettent dans le coup pour instaurer de vrais projets qui créeront encore plus de richesse », mentionne-t-il.

Enfin des cibles

Québec élabore présenteme­nt une stratégie nationale de production de bois qui, selon le ministère des Forêts, marquera « un tournant pour la foresterie québécoise ». Elle inclura autant la forêt privée que la forêt publique. Les politicien­s devraient annoncer cette stratégie dans quelques mois, mais le document de consultati­on cible déjà des objectifs, comme augmenter la valeur de l’offre de bois récolté d’au moins 30 % d’ici 20 ans en produisant un plus grand volume d’arbres de qualité, et atteindre 25 % d’aires d’intensific­ation qui permettron­t d’accroître la production de bois en utilisant moins d’espace. « Présenteme­nt, il y a des scieries qui achètent leur bois aux États-Unis parce qu’il est de meilleure qualité. En améliorant nos peuplement­s, les producteur­s seront gagnants, l’État sera gagnant et les scieries le seront et pourront prendre de l’expansion », dit André Gravel, directeur en approvisio­nnement chez Domtar, cette grande entreprise qui produit, achète et vend du bois.

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Pierre-Maurice Gagnon
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