La Terre de chez nous

La fiabilité des travailleu­rs mexicains

- JEAN-MARC BRAIS Collaborat­ion spéciale

COURCELLES — Cela fait bientôt 20 ans que Québec Balsams embauche de la maind’oeuvre en provenance du Mexique. Pour Gérald Couture, président de l’entreprise, « l’avenir et même la relève passent par les travailleu­rs étrangers ».

La compagnie qui produit et exporte des sapins de Noël n’a d’ailleurs jamais été aussi rentable que depuis les dernières années. De l’avis de M. Couture, « c’est à cause de ces gars-là ».

La culture de sapins baumiers et Fraser demeure ardue puisqu’elle demande du savoir-faire ainsi qu’un entretien constant sur une période de 7 à 10 ans. Il était donc nécessaire pour l’entreprise de se doter d’une équipe stable et expériment­ée.

Certains travailleu­rs étrangers passent près de huit mois d’affilée en sol québécois et reviennent chaque année oeuvrer dans les champs entourant Courcelles.

La conjointe de M. Couture, Joanne Thivierge, a encore en mémoire le cas d’employés québécois qui, parfois, ne se présentaie­nt pas au travail le matin suivant le jour de paie. Bien qu’elle ait également connu quelques mésaventur­es avec des ouvriers mexicains, elle vante globalemen­t leur dévouement et leur assiduité. Elle n’a plus à se demander si elle pourra compter sur assez de personnel le lendemain. « Puis, [les Mexicains] vont tous avoir une belle attitude », se réjouit-elle.

Moins d’herbicides

Le président de Québec Balsams a fait le choix de moins recourir aux herbicides afin de minimiser les impacts environnem­entaux de sa production. « Mais pour faire ça, ça prend du monde », affirme M. Couture, qui a repris les rênes de l’entreprise après le décès de son père Normand en 1985. « Ce sont les Mexicains qui nous permettent d’être encore dans les affaires et aussi d’améliorer nos performanc­es. S’ils n’étaient pas là, j’aurais à prendre des produits chimiques. »

Jusqu’à présent, le producteur effectuait son recrutemen­t à distance et ne rencontrai­t la main-d’oeuvre qu’après son arrivée au Canada. Il envisage désormais de se rendre directemen­t au Mexique pour rechercher de potentiels ouvriers.

M. Couture souhaite également impliquer les vétérans dans le processus de sélection et de formation. Certains des ouvriers mexicains ont acquis un savoir appréciabl­e au sein de l’entreprise au fil de leurs nombreuses années de service.

« Ces gars-là vont prendre de plus en plus de place et de responsabi­lités », affirme le producteur.

La Ferme Québec Balsams a été sélectionn­ée par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA-Estrie pour représente­r l’est cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, source d’inspiratio­n en gestion des ressources humaines, une initiative d’AGRIcarriè­res.

 ??  ?? Martin Gonzalez, Pedro Hernandez, Anulfo Hernandez et Juan Medrano, tous originaire­s du Mexique, sont à l’emploi de Québec Balsams depuis 5 à 16 ans.
Martin Gonzalez, Pedro Hernandez, Anulfo Hernandez et Juan Medrano, tous originaire­s du Mexique, sont à l’emploi de Québec Balsams depuis 5 à 16 ans.

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