Bilan du marché de l’agneau du 1er semestre
Après un lent départ, les prix des différentes catégories d’agneaux québécois ont connu une progression significative jusqu’au début du mois de mai. Cette hausse correspond à la forte demande associée aux divers événements festifs, dont Pâques et le Ramadan, où l’agneau est toujours très populaire. Cette période faste a été suivie d’une certaine accalmie sur les marchés, qui a notamment fait reculer le prix de l’agneau léger dans les dernières semaines. La valeur négociée de l’agneau lourd en engagement annuel a toutefois été établie à 12,00 $/kg pour la période du 26 mai au 27 juillet 2019.
Chez nos voisins
L’évolution des prix observés dans les différents encans de l’Ontario, où l’on commercialise des agneaux lourds et légers, a suivi la même tendance qu’au Québec. On y note toutefois un certain recul de la valeur marchande de l’agneau lourd dans le dernier mois. Elle pourrait néanmoins reprendre de la vigueur rapidement à l’approche de la fête du mouton (Aïd al-Adha) qui se tiendra cette année autour du 11 août.
Les analystes de l’Association américaine de l’industrie du mouton soulignent que puisque l’offre d’agneau américain a été plus faible depuis le début de l’année comparativement à la même période l’an passé, cela a favorisé la hausse des prix. Les experts américains se disent quelque peu surpris par cette augmentation étant donné la croissance des importations de même que des stocks importants dans les congélateurs. Nos voisins du Sud font ainsi l’hypothèse d’une certaine séparation entre les marchés d’importation et nationaux. On pense que la production américaine serait de plus en plus orientée vers le marché des services alimentaires, tandis que l’agneau importé satisferait davantage les besoins des détaillants.
Que réserve le 2e semestre?
À brève échéance, on peut s’attendre à ce que la fête du mouton favorise la demande d’agneau et possiblement son prix. Par la suite, bien que les dernières années démontrent un certain fléchissement des prix à l’automne, il est difficile de prédire comment se comporteront ceux de l’agneau québécois. À cet effet, il faudra notamment suivre de près l’évolution des marchés hors Québec au cours des prochains mois.
— Jean-Philippe Blouin, agr., M. Sc. Directeur de la production et de la mise en marché Les Éleveurs d’ovins du Québec