La Terre de chez nous

Québec défend les vins d’ici à l’OMC

- J.D.

Des représenta­nts du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) ont participé aux audiences de l’Organisati­on mondiale du commerce (OMC) les 18 et 19 juillet, en Suisse, afin de protéger l’accès privilégié des vins québécois aux épiceries dénoncé par l’Australie.

L’OMC s’est penchée sur une plainte formulée par l’Australie en janvier 2018, qui juge discrimina­toire le système de distributi­on des vins importés comparativ­ement à celui des vins canadiens. Cette cause qui a été entendue à Genève vise la ColombieBr­itannique, l’Ontario, la NouvelleÉc­osse, mais aussi le Québec. Depuis 2016, la loi 88 permet aux vignerons d’ici de vendre leurs bouteilles directemen­t à 8 000 épiceries et dépanneurs de la province, et ce, sans transiter par la Société des alcools du Québec (SAQ).

Le gouverneme­nt travaille depuis plusieurs mois à « l’élaboratio­n de la défense de ces mesures à l’OMC », s’est limité à dire par courriel le MEI pour justifier sa présence à Genève. Le président du Conseil des vins du Québec (CVQ), Yvan Quirion, se réjouit des efforts de l’État à faire valoir cette loi qui, depuis son adoption, a donné à de petits producteur­s la possibilit­é de développer leur marché localement.

M. Quirion ne comprend pas « l’arrogance » et « l’acharnemen­t » de l’Australie à vouloir bénéficier de ce même traitement, alors qu’il est derrière l’un des vins les plus vendus dans la province, le Wallaroo Trail. « Il faut rester optimiste, on n’a pas le choix », affirme le président. Selon des informatio­ns obtenues par celui-ci, l’OMC pourrait rendre sa décision seulement en novembre prochain. « Je ne vois pas comment un juge pourrait déclarer que le Québec est méchant avec l’Australie. C’est impossible », ajoute-t-il. Advenant que ce pays obtienne gain de cause dans cette affaire, M. Quirion n’hésitera pas à lancer un appel au boycottage.

Celui qui est aussi propriétai­re du Domaine Saint-Jacques, en Montérégie, précise que le vin québécois ne représente que 1 % des ventes en épicerie, soit environ 117 000 bouteilles l’an dernier. Si la loi 88 a incité des producteur­s québécois à planter plus de vignes, la présence de leurs vins demeure marginale en épicerie, souligne le président du CVQ.

Les viticulteu­rs québécois ont « travaillé dur » pour développer leur industrie et les gouverneme­nts provincial et fédéral, tout comme les acteurs du milieu agricole, doivent faire preuve de vigilance à cet égard, a réagi Patrice Juneau, conseiller principal aux relations médias à l’Union des producteur­s agricoles du Québec (UPA)

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