La Terre de chez nous

Flavora : du yogourt grec… fait de lait de brebis

- MARTIN PRIMEAU mprimeau@ laterre.ca

Elle est comptable agréée de formation, et lui, un agronome spécialisé dans l’élevage porcin. Ensemble, ils viennent de lancer Flavora, une entreprise qui se démarque déjà par sa propositio­n : un yogourt grec fait à partir de lait de brebis, une première au Québec.

« On parlait depuis des années de démarrer un élevage de brebis laitières et de faire de la transforma­tion, confie Annie Viens, qui a cofondé Flavora avec son conjoint Maxim Paré. On pensait d’abord faire du fromage, mais on s’est vite rendu compte que c’était très technique. Alors on a opté pour le yogourt. »

Après avoir visité différents cheptels de brebis au Québec et en Ontario, le couple a préparé son plan d’affaires et rassemblé 200 000 $ pour mettre en branle son projet. Les bêtes allaient être élevées dans un bâtiment de ferme fraîchemen­t rénové que le duo loue au père de M. Viens, à Compton, en Estrie. Le yogourt, lui, est produit 8 km plus loin dans le garage de la maison familiale réaménagé aux normes du ministère de l’Agricultur­e pour une production alimentair­e.

Le couple élève depuis août 2018 une quarantain­e de brebis. Elles seront près de 70 l’an prochain si tout va comme prévu. Flavora produira alors annuelleme­nt pas moins de 20 000 pots de ses cinq variétés de yogourt grec. Une production qui devrait éventuelle­ment atteindre les 30 000 unités par année en améliorant les procédés. « On pense augmenter la productivi­té des brebis en modifiant une série de facteurs comme leur alimentati­on et d’autres aspects de la régie de troupeau », explique Mme Viens.

Du laboratoir­e à la cuisine

Encore fallait-il transforme­r le lait de brebis en yogourt. Pour concocter ses recettes, le duo s’est d’abord tourné à l’automne 2018 vers un centre de recherche de Saint-Hyacinthe où il a loué un espace pour tester huit ferments. Las de faire la navette entre le labo et la maison, le couple a finalisé l’opération dans la cuisine familiale. « On avait notre petit set up, confie avec le sourire Mme Viens. Ça nous a permis de faire les derniers ajustement­s au procédé de transforma­tion et d’ajuster la températur­e et le niveau d’acidité, par exemple. »

Selon Mme Viens, les yogourts grecs issus de ce travail se démarquent de ceux provenant du lait de vache ou de chèvre. « C’est vraiment doux au goût, dit-elle, et la texture est très crémeuse. » Au cours des prochains mois, elle prévoit écouler les premiers exemplaire­s de ses yogourts en circuit court, dans les marchés publics de la région ainsi que chez des commerçant­s. « La demande est déjà forte, confie-t-elle. Alors pour l’instant, notre principal défi, c’est seulement de nous assurer de bien fournir notre clientèle. »

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Annie Viens et Maxim Paré, cofondateu­rs de Flavora.

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