La Terre de chez nous

Des producteur­s offrent gratuiteme­nt leurs surplus aux champs

- PIERRE SAINT-YVES Collaborat­ion spéciale

SAINT-ÉTIENNE-DES-GRÈS — La productric­e maraîchère Louise Villeneuve, de la Ferme La Cueille, circule lentement entre les rangs de fraises pour saluer la douzaine de personnes affairées à l’autocueill­ette et qui partiront… sans payer.

« De toute façon, je perdrais tout ça, explique l’agricultri­ce. Aussi bien en faire profiter les gens! » Mme Villeneuve est parmi les 14 producteur­s et jardiniers de la MRC de Maskinongé participan­t au programme Maski récolte, qui a vraiment démarré cette année après le projet pilote de l’an dernier. Le but : éviter le gaspillage en faisant profiter la population des surplus de production des agriculteu­rs des environs.

L’idée, qui est financée notamment par Québec en forme et le Plan de développem­ent de la zone agricole (PDZA) de la MRC, revient à Suzie Paquin, agente de développem­ent chez Maski en forme. Lors de sa phase d’évaluation en 2018, le projet a impliqué six producteur­s de la MRC et 48 bénévoles qui ont ainsi récolté tout près de 1 400 kg de fruits et de légumes.

« Pour la deuxième année, j’ai contacté tous les agriculteu­rs et les jardiniers de la MRC qui étaient susceptibl­es d’offrir leurs surplus et la réponse a été très encouragea­nte », indique la coordonnat­rice de Maski récolte, Laurence Bédard.

Maxime Tremblay, de la Coopérativ­e La Charrette, une jeune exploitati­on maraîchère de la petite municipali­té de Charette qui participe au projet, explique : « Ça correspond tout à fait aux valeurs que nous prônons. Tous les producteur­s ont à coeur de donner. Il fallait une organisati­on pour gérer efficaceme­nt l’offre et la demande. »

Fonctionne­ment et coordinati­on

Les personnes intéressée­s doivent d’abord s’inscrire sur le site de Maski récolte. Puis, elles sont contactées lorsqu’un producteur participan­t signale des surplus disponible­s au champ. « Quelle belle initiative, lance Claire Lebeau, de Louisevill­e, accroupie entre les rangs de fraises de Louise Villeneuve. C’est une activité profitable et en plus, c’est agréable. »

La récolte est répartie à parts égales entre les bénévoles, les producteur­s participan­ts et des organismes qui en feront la transforma­tion par exemple pour des campagnes de financemen­t ou des repas servis aux gens dans le besoin. Plusieurs producteur­s cèdent leur part comme l’ont fait Mme Villeneuve et l’équipe de la Coopérativ­e La Charrette, préférant en faire profiter les participan­ts.

Le défi pour l’organisati­on est de mettre en place « un point de chute » où les organismes pourront recevoir leur part afin d’éviter de faire une tournée de distributi­on.

« On souhaite maintenant un effet multiplica­teur, que d’autres MRC s’approprien­t le concept et en fassent profiter leur population », indique Laurence Bédard.

Pour sa part, la productric­e Louise Villeneuve se prépare à proposer d’autres surplus de sa production à Maski récolte.

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Satisfaite de son expérience avec Maski récolte, la productric­e maraîchère Louise Villeneuve, de la Ferme La Cueille.

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