« Il faut que le monde travaille ensemble »
– le ministre André Lamontagne
Il veut un appareil gouvernemental plus flexible, reconnaît qu’il n’aurait pas dû se mêler de « l’affaire » Louis Robert et fera dans quelques jours une annonce en lien avec la santé psychologique des agriculteurs. Entrevue avec le ministre québécois de l’Agriculture.
QUÉBEC
— « Honnêtement, je me donne une bonne note. Ça vient du fait que je suis beaucoup sur le terrain. Je suis partout, estime André Lamontagne, visiblement à l’aise dans ses bureaux, au 12e étage du quartier général du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Je rencontre plein de gens, je les écoute, puis après ça, je m’en viens ici. » De retour au 200, chemin Sainte-Foy, il fait appel à son équipe qui cherche avec lui des solutions aux problématiques soulevées lors de ces rencontres. À ces occasions, M. Lamontagne ne manque pas de distribuer son courriel. « Partout où je vais, je dis : “Il y a ministre@mapaq.gouv. qc.ca”. »
Il s’avoue particulièrement fier d’avoir pu obtenir 250 M$ sur cinq ans, en début de mandat, pour un fonds d’investissement. « C’est un super beau signal qu’on a envoyé au monde agricole, et moi, ça me donne de la marge de manoeuvre et de la flexibilité, explique le ministre. L’objectif qu’on a, c’est de ne pas échapper de projets qui se qualifient et qui sont porteurs. »
André Lamontagne insiste sur l’importance d’amener de l’agilité et de la flexibilité dans l’appareil gouvernemental. C’est dans cette optique qu’il a fait changer la politique de délégation des pouvoirs afin d’enlever l’obligation du ministre de poser sa griffe sur certains documents. « Tsé, quand tu te fais dire que ton dossier est sur le bureau du ministre… Bien moi, il y avait bien des affaires sur le bureau du ministre [à mon arrivée en poste] », plaisante-t-il.
La dernière année n’a toutefois pas été un long fleuve tranquille, notamment à cause de « l’affaire » Louis Robert. À ce sujet, le ministre confie « avoir vécu quelque chose de traumatisant » (voir autre texte).
Héritage
L’un des grands chantiers de l’année a été la Politique bioalimentaire. André Lamontagne reconnaît d’ailleurs tout le travail du gouvernement précédent. « Avoir un document, une politique, c’est bien beau, mais c’est comment ça se met en oeuvre sur le territoire [qui s’avère important] », insiste-t-il. Celui qui se qualifie de pratico-pratique, de pragmatique et de gars d’action compte maintenant s’approprier l’implantation de cette politique. « Il y a des gens qui se parlent et qui ne se parlaient pas trop avant », souligne André Lamontagne, qui souhaite fédérer les efforts. « Avec moi, il faut que le monde travaille ensemble », répétera-t-il à de nombreuses reprises au cours de l’entretien avec La Terre.
Bien qu’il lui reste les trois quarts de son mandat à accomplir, M. Lamontagne se permet de réfléchir à l’héritage qu’il aimerait laisser. « Si je peux avoir contribué à faire en sorte que le talent et la passion aient un meilleur environnement pour s’exprimer et faire en sorte que tout ce talent puisse s’exprimer pour l’agriculture et l’occupation du territoire, bien pour moi, ce sera une grande réalisation », conclut-il.
du bilan de la première année du ministre Lamontagne? tcn@laterre.ca
« Je suis là au meilleur de mes capacités pour faire mieux progresser le milieu bioalimentaire dans tout son éventail et ses palettes de couleur. »
– André Lamontagne