L’urgence d’avoir une travailleuse de rang
La mort de trois producteurs qui se sont enlevé la vie en Outaouais a fait réaliser l’urgence d’agir et de veiller à la santé psychologique des acteurs du monde rural en Outaouais. L’organisme Écoute agricole des Laurentides s’est aussitôt mis à la recherche active de financement pour embaucher un travailleur de rang. Et l’affaire est traitée en urgence.
« Il est temps » d’avoir une ressource qui intervient directement dans le milieu de vie des agriculteurs, fait valoir Magali Noiseux-Laurin, directrice générale de l’organisme régional.
« L’étape numéro un, c’est de trouver du financement auprès de programmes gouvernementaux qui pourraient donner la plus grosse partie. Ensuite, il faut aller chercher des dons. » Une somme d’environ 60 000 $ est nécessaire pour créer ce nouveau poste.
Actuellement, l’Écoute agricole des Laurentides « dépanne » une partie de la région en effectuant à l’occasion des interventions sur le territoire de la MRC de Papineau. L’organisme travaille de concert avec la Fédération de l’UPA d’Outaouais-Laurentides pour faire avancer le projet. Le viceprésident du Syndicat de l’UPA de Papineau, James Thompson, estime que la situation est préoccupante, d’autant plus que les tristes événements survenus l’été dernier ont créé une onde de choc dans la communauté agricole.
En attente
Tout récemment, le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a affirmé en entrevue à La Terre qu’il travaillait sur le dossier de la santé psychologique des agriculteurs, de concert avec la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann. Il a également promis une annonce cet automne, dont pourrait bénéficier l’organisme Au coeur des familles agricoles (ACFA), un autre acteur du domaine de la prévention, très présent au Québec. Au moment de publier, les deux ministres s’apprêtaient à annoncer un soutien aux producteurs agricoles. ACFA était en attente de financement pour assurer un salaire annuel récurrent à 10 travailleuses de rang à travers la province, dont trois nouveaux postes à pourvoir dans certaines régions, hormis l’Outaouais, qui sera sous la responsabilité d’Écoute agricole des Laurentides.
« On ne peut plus attendre », affirmait sans détour, il y a quelques jours, le directeur général d’ACFA, René Beauregard. Mais à environ deux semaines de l’échéancier fixé par le ministre, il attendait toujours une réponse.