La Terre de chez nous

Une première pouponnièr­e laitière au Québec

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

SAINTS-ANGES — En adaptant à leur entreprise ce qui se fait depuis une vingtaine d’années dans la production porcine, les fondateurs de la toute première pouponnièr­e à génisses du Québec, située en Chaudière-Appalaches, estiment pouvoir augmenter le rendement des pensionnai­res de 700 à 1 000 kg lors de la première lactation. Un gain intéressan­t pour les producteur­s qui ne parviennen­t pas à combler leur quota.

Meilleure volonté

Les producteur­s de lait ont beau avoir la meilleure volonté du monde, ils n’ont pas toujours le temps de s’occuper de leurs génisses, soutient Sylvain Giguère, l’un des copropriét­aires des Élevages Réveauluti­on. « Les animaux de relève, c’est moins important, tandis que ça devrait l’être plus », souligne-t-il. « C’est ça qui fait ton avenir, renchérit son collègue Mathieu Bisson. Une vache qui est bien élevée, c’est 700, 800, 1 000 kg de plus à la première lactation. »

Chez Réveauluti­on, les génisses sont dorlotées et traitées aux petits soins. Si bien que le modèle permet aux pensionnai­res d’effectuer un premier vêlage entre 20 et 22 mois au lieu de 25. « Pourquoi on veut les faire vêler à 20-21-22 mois? C’est parce que c’est là l’optimum. Il y a des chartes pour mesurer la production laitière en fonction de l’âge au vêlage et à 20-21-22 mois, c’est là que tu plafonnes. [Quand elles sont plus vieilles] tu te remets à perdre du lait », indique M. Bisson.

En plus de faire croître le taux de survie des bêtes entre la première et la deuxième lactation de 70 % à 85 %, l’impact financier est intéressan­t pour les producteur­s qui économiser­ont les coûts liés à la poudre de lait durant les deux premiers mois. « Si tu as 10 vaches à élever par année et que tu en as 10 % de plus qui passent une lactation de plus, c’est 4 000 $ dans tes poches », poursuit-il.

Biosécurit­é

Difficile de ne pas remarquer la rigueur des protocoles de biosécurit­é et de bien-être animal à la pouponnièr­e des Élevages Réveauluti­on, dont les plans d’ingénierie ont été approuvés par l’Université du Wisconsin et les protocoles de biosécurit­é développés de toutes pièces. Dès leur arrivée à la pouponnièr­e, toutes les génisses font l’objet d’une prise de sang, dont les résultats sont obtenus quelques minutes plus tard, ce qui permet de déterminer leur état de santé. « Le producteur ne peut pas nous mentir. On a vraiment des mesures quantitati­ves pour vérifier son implicatio­n [à la ferme avant de nous envoyer les animaux] », explique Mathieu Bisson.

Pour éviter de possibles contaminat­ions, il n’y aura pas de contact entre les génisses de différents troupeaux. Les nouvelles arrivantes sont installées dans l’une des 13 pièces fermées et placées dans des parcs individuel­s amovibles durant les 10 premiers jours. Une fois que le boire s’effectue correcteme­nt, les parcs sont retirés et lavés à la pression, et les génisses se retrouvent en liberté dans la pièce, dont le sol a été recouvert de paille. Les pensionnai­res peuvent arriver et repartir à n’importe quel âge, de quelques jours à quelques semaines avant le vêlage.

Au moment de mettre le journal sous presse, 18 exploitati­ons avaient déjà confié leurs génisses aux Élevages Réveauluti­on, incluant les cinq fermes des propriétai­res.

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Les infrastruc­tures des Élevages Réveauluti­on peuvent actuelleme­nt accueillir 580 génisses, selon les deux copropriét­aires Mathieu Bisson et Sylvain Giguère.

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