Projet contesté
Bien qu’il s’agisse d’un bel exemple de relance, le projet de maternité porcine est loin de faire l’unanimité dans la municipalité d’Armagh, qui compte 1488 habitants. Une pétition contre le projet a recueilli 576 signatures. Lors d’une consultation publique au mois d’août, des citoyens ont vivement critiqué l’emplacement du site et la gestion des odeurs.
Au départ, les résidents et agriculteurs locaux voyaient le projet d’un bon oeil, mais l’endroit choisi entraîne la perte, selon plusieurs, d’une terre d’une « valeur agronomique incomparable » dans une région montagneuse qui en compte peu. « Depuis le début, on nous a parlé du projet en disant que ce serait loin dans le bois et que ça ne dérangerait personne », souligne la citoyenne Nicole Bolduc. Le responsable du projet au Centre de développement du porc du Québec,
Francis Pouliot, justifie ce choix en fonction d’une série de critères précis, comme les coûts, l’accessibilité, la biosécurité et la capacité portante du sol. « Si on avait été loin dans le bois, il aurait fallu monter l’électricité et faire tout l’aménagement, etc. », indique ce dernier.
Odeurs
L’autre irritant majeur des opposants est la gestion des odeurs liées aux déjections animales et aux carcasses d’animaux morts, notamment à cause d’un vent dominant susceptible de propager les odeurs vers l’un des lieux touristiques de la région, le Parc des chutes. « On a mis différentes mesures de mitigation en place pour nos voisins, comme un toit sur la fosse, et on a mis des ventilateurs cheminées. Ainsi, les vents dominants [pousseront] les odeurs vers le champ », affirme M. Pouliot. Un biocomposteur cylindrique intégré au bâtiment permettra de transformer à l’année les carcasses animales sans qu’elles soient exposées à l’extérieur.
Le comité chargé de la consultation publique a entre autres recommandé au CDPQ d’installer un écran brise-odeur composé d’un agencement de strates de végétation arborée et arbustive.