À propos des veaux laitiers…

À partir de février, un nouveau règlement fédéral concernant le transport des animaux de ferme sera en vigueur au Canada. Les veaux, entre autres, devront être âgés d’au moins neuf jours pour être transportés à l’encan. Il était temps. Je ne comprends pas pourquoi ça prend une loi pour dire aux producteurs laitiers que les veaux de deux, trois ou quatre jours sont trop petits et trop fragiles pour être envoyés à l’encan. Ils sont transportés parfois par grand froid, durant des heures vers l’encan. Ensuite, ils n’ont pas de nourriture pour encore quelques heures, sans parler du stress qu’ils vivent à l’encan ni de la suite du voyage.

Mon père était un commerçant d’animaux, de vaches laitières, dans la région de Mirabel. Déjà enfant, j’étais enragé lorsqu’il fallait transporter des veaux de deux ou trois jours par temps froid à l’encan situé à Pointe-Saint-Charles, à Montréal. Ça ne change pas vite, il me semble! Depuis environ quatre ans, les animaux ne sont plus des « choses », selon le Code civil du Québec; ce sont des êtres doués de sensibilité et ils ont des droits.

Si on veut que les gens consomment du lait et de la viande, il faut prendre soin de nos animaux de ferme. Le bien-être animal est très important pour les consommateurs. Beaucoup deviennent végétaliens justement à cause de certaines pratiques à tout le moins discutables.

Je suis un petit producteur de bovins de boucherie. Je transporte moi-même mes veaux de 500 à 600 lb à l’encan. Alors, lorsque je vois de jeunes veaux Holstein, au nombril humide, débarquer des camions, je ne suis pas fier comme producteur… ni comme vétérinaire!

— Claude Goyer, Saint-André-d’Argenteuil