La Terre de chez nous

Les agriculteu­rs demandent protection

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@laterre.ca @josianne.desjardins.98

L’UPA réclame une protection juridique et policière pour les producteur­s, après que des activitist­es antispécis­tes, liés au mouvement végane, eurent pris d’assaut la ferme porcine de Josiane Grégoire.

Depuis la toute première intrusion des activistes antispécis­tes dans une ferme – en l’occurrence un élevage porcin au Québec –, l’heure est grave pour l’Union des producteur­s agricoles (UPA), qui presse les autorités policières et Québec d’assurer la sécurité des producteur­s et de leurs élevages.

À l’occasion du conseil général de l’UPA, la semaine dernière, les membres ont exprimé leur solidarité à l’endroit de la famille de Josiane Grégoire de la ferme Porgreg, à Saint-Hyacinthe, victime d’une introducti­on par effraction de militants animaliste­s en décembre dernier.

Lorsque les policiers sont arrivés à la ferme Porgreg vers 8 heures, le 7 décembre, ils n’ont pas procédé immédiatem­ent à l’arrestatio­n des militants animaliste­s qui occupaient la porcherie depuis plusieurs heures, a témoigné la copropriét­aire Josiane Grégoire. Les agents ont attendu de recevoir les instructio­ns de leurs supérieurs, donnant à entendre, pour justifier leur décision, que la situation était « très politique ». Ce n’est qu’aux alentours de 10h30 qu’ils ont procédé à l’arrestatio­n des militants, a raconté Mme Grégoire lors de son témoignage au conseil général.

Exposé à ce déroulemen­t des faits, le président général de l’UPA, Marcel Groleau, a signifié son intention de communique­r avec la Sûreté du Québec afin de « les sensibilis­er à la nécessité d’intervenir efficaceme­nt » lors d’actes criminels similaires dans une ferme agricole. Il souligne que ces événements sont de plus en plus fréquents au Canada, comme l’a répertorié La Terre de chez nous l’automne dernier.

Dans ce contexte, le président général et producteur laitier a réaffirmé l’urgence que Québec légifère afin d’assurer la sécurité des producteur­s. Car force est de constater que « la loi [actuelle] ne dissuade pas ce type de méfait-là », a-t-il affirmé. Selon lui, ces actes criminels « visent à imposer une idéologie par la diffamatio­n, la propagande, la menace et la peur » et «ce type de dérapage […] doit être vigoureuse­ment réprimandé ».

Tout récemment, un groupe de travail composé de représenta­nts des ministères de la Justice, de l’Agricultur­e et de la Sécurité publique a été créé. « On leur a offert de collaborer et de donner notre point de vue, mais on a pas encore été contactés par le ministre [de l’Agricultur­e] sur cette question-là », indique M. Groleau.

Craintes

Le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, a également interpellé le gouverneme­nt provincial afin «d’éviter une escalade » de ces gestes criminels. « Ils [les militants] vont continuer tant et aussi longtemps qu’on ne mettra pas un stop à ça », a-t-il prédit.

En entrevue à La Terre, M. Duval n’a pas caché sa peur que des producteur­s réagissent violemment si d’autres militants s’introduise­nt sur leur propriété. Une préoccupat­ion partagée par Marcel

Groleau, qui estime que « ce n’est pas tout le monde qui réagit de la même façon ». Il a d’ailleurs invité tout le monde à rester calme et à « ne pas se faire justice » advenant l’introducti­on illégale d’activistes sur leur propriété.

La Direction des affaires juridiques de l’UPA vient tout juste de publier un guide pour informer les producteur­s de leurs droits et recours ainsi que sur les mesures préventive­s à adopter (https://www.upa. qc.ca/fr/bhlf-avocats/diffamatio­n/). Un dépliant donnant les grandes lignes de cet avis sera distribué auprès des fédération­s régionales de l’UPA prochainem­ent. Un webinaire sera également offert le 13 février à tous les producteur­s.

« Le fait d’être intimidés par ce qu’il se passe, c’est signe que ce n’est pas sain. [Les producteur­s], on ne fait rien d’illégal, on ne fait rien de mal » – Marcel Groleau

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Le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, et le président général de l’UPA, Marcel Groleau, lors de leur message de soutien à l’endroit de la famille Grégoire, de la ferme Porgreg.
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