Fermeture de 18 mini-fermes
L’un des plus importants gestionnaires d’immeubles commerciaux au Québec, Cominar, vient de décider de mettre une croix sur les traditionnelles mini-fermes pour la prochaine période de Pâques. Cette décision touche ses 18 centres commerciaux, dont huit présentaient des fermes de Pâques l’an dernier.
« Je ne peux pas croire qu’on va scrapper une belle activité familiale qui était devenue une tradition pour des centaines de familles et qui attirait des milliers de visiteurs au Carrefour [Saint-Georges] pendant la fin de semaine de Pâques. Ça me désole totalement », a dit l’éleveur Jacky Champagne, qui emmenait ses animaux de ferme depuis 2011 au centre commercial de Saint-Georges, en Chaudière-Appalaches. Sur son compte Facebook, il a publié un long message dénonçant cette situation, lequel a suscité plus de 186 commentaires. La majorité de ces internautes se disait offusquée que l’influence des activistes vienne à bout de cette tradition familiale.
Sandra Lécuyer, vice-présidente talent et organisation chez Cominar, explique que les fermes de Pâques ne faisaient pas l’unanimité tant auprès de la population que des commerçants. L’entreprise recevait chaque année des plaintes à ce sujet, mais elle précise que jamais les groupes d’activistes véganes ou autres n’ont exercé de pression sur l’entreprise pour mettre fin à cette activité.
Des faux lapins pour remplacer les vrais
Cominar affirme que la décision de ne plus avoir d’animaux de ferme à Pâques s’inscrit dans une réflexion d’affaires globale. « On souhaite une activité en lien avec une cause qui nous tient à coeur [...] et qui connectera avec nos différentes clientèles; pas juste les familles avec de jeunes enfants », justifie Sandra Lécuyer en entrevue avec La Terre. Cominar remplacera les mini-fermes par un concept « gagnant » similaire à celui de la Place Longueuil : une chasse aux oeufs de Pâques au profit de l’Opération Enfant Soleil, suivie d’une chasse aux (faux!) lapins pendant quelques jours.
À Sorel aussi
Luc Beauchemin, un éleveur de la Montérégie, s’était fait annoncer par les Promenades de Sorel que ses petits animaux n’y seraient pas de retour pour Pâques. « Les Promenades ne veulent pas de problèmes. L’an passé, il y a eu des gens qui se sont plaints sur Facebook de mes animaux dans le centre d’achat et ç’a pris de l’ampleur. Pourtant il n’y avait aucune matière à plainte. Mais c’est rendu pire que pire; le monde se plaint de n’importe quoi et ça pénalise 80 % des gens qui veulent voir les animaux », déplore le coloré propriétaire de la Ferme de Cariphaël. Contactée une première fois par
La Terre, la directrice des Promenades de Sorel, Daniela Sanchez, s’était dite en réflexion quant à la présence de la mini-ferme cette année. Elle avait en tête la polémique qu’avait soulevée la mini-ferme dans les médias sociaux l’an dernier. Lors d’un second entretien téléphonique juste avant de mettre sous presse, elle a mentionné que les animaux de M. Beauchemin seraient finalement de retour pour Pâques. L’éleveur a salué cette décision.
« C’est rendu pire que pire; le monde se plaint de n’importe quoi et ça pénalise 80 % des gens qui veulent voir les animaux » — Luc Beauchemin