La Terre de chez nous

Une accusation surprenant­e

- J.D.

L’accusation de Josiane Grégoire, qui tient les manifestan­ts responsabl­es de la propagatio­n du rotavirus dans sa ferme porcine, a de quoi surprendre.

C’est ce que souligne Carl A. Gagnon, directeur du Centre de Recherche en infectiolo­gie porcine et avicole de l’Université de Montréal.

Il n’est pas rare que l’entérite à rotavirus, une maladie qui s’apparente à une gastro-entérite, se manifeste chez les porcs - mais davantage du côté des nouveau-nés, précise-t-il. Selon M. Gagnon, la plupart des élevages dits standards sont susceptibl­es d’être exposés à des cas de rotavirus. Mais « on ne voit pas ça chez les adultes, alors c’est extrêmemen­t surprenant [la situation à la ferme Porgreg] », dit-il. De plus, M. Gagnon trouve étonnant que nulle part, dans son discours, Mme Grégoire n’évoque des épisodes de diarrhée chez ses animaux, car il s’agit du symptôme principal de la maladie. Selon le vétérinair­e, pas moins de 189 fermes ont été déclarées positives aux rotarivus, à son laboratoir­e, en 2019. Au Québec, il existe trois autres laboratoir­es privés qui font ce genre d’analyses, ce qui porte à croire que le nombre de cas au Québec serait bien plus élevé, souligne M. Gagnon.

En fait, la plupart des élevages dits standards sont susceptibl­es d’être exposés à des rotavirus. Ce sont toutefois les porcs nouveau-nés ou ceux qui sont en post-sevrage qui risquent de présenter des signes cliniques d’entérite, soit une diarrhée importante et une déshydrata­tion sur une période moyenne de deux à cinq jours. Il est possible d’administre­r des vaccins en prévention, notamment aux truies avant la mise bas, mais cela ne les protège pas complèteme­nt de la maladie, qui compte plusieurs variantes, précise M. Gagnon. Comme il n’existe pas de traitement spécifique, l’éleveur est invité à consulter son médecin vétérinair­e pour limiter la déshydrata­tion chez les bêtes atteintes.

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