La Terre de chez nous

L’arrêt des suivis de gestation inquiète certains éleveurs

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@ laterre.ca

Le mot d’ordre aux vétérinair­es de ne se présenter dans les fermes qu’en cas d’urgence a eu pour effet de mettre sur la glace les services de prévention, incluant les suivis de gestation. Cette situation inquiète certains éleveurs de vaches et de brebis reproductr­ices.

« J’ai 600 vaches qui auraient dû passer un test de gestation il y a deux semaines, mais ça n’a pas été fait. À date, ce n’est pas trop grave, mais si je ne peux pas avoir de vétérinair­e à ma ferme dans les prochaines semaines, ça aura des répercussi­ons à long terme sur la rentabilit­é de mon troupeau », clame Mathieu Lacasse, éleveur de vaches-veaux à Rouyn-Noranda, en Abitibi. Une grande partie de son cheptel vêle à l’extérieur aux alentours du 20 mai. « Je ne veux pas avoir à supporter des vaches non gestantes trop longtemps. Les tests doivent se faire avant que j’envoie mon troupeau au pâturage en mai. »

Dominic Châtelain, qui élève 225 brebis reproductr­ices à Roxton Falls, en Montérégie, exprime des inquiétude­s similaires. Ses femelles sont divisées en quatre groupes qui agnellent à deux mois d’intervalle. « À court terme, ce n’est pas trop dommageabl­e, mais à long terme, garder des brebis non gestantes dans le groupe prêt à agneler plutôt que de les placer dans le cycle suivant, ça entraîne des pertes financière­s et ça retarde toutes les autres étapes du processus de reproducti­on », témoigne-t-il.

Aux producteur­s inquiets de ne plus voir leur vétérinair­e faire de diagnostic­s de gestation, le Dr Jean Durocher, de Lactanet, suggère de se tourner vers d’autres moyens, comme les échantillo­ns de lait ou de sang de l’animal gestant. « On te fait parvenir [le contenant] par courrier, tu prends l’échantillo­n, tu le déposes à un endroit, on va le ramasser, le faire parvenir au labo et l’envoyer à ton vétérinair­e pour analyse », explique-t-il.

Services rétablis à la mi-avril

De son côté, le président des Producteur­s de bovins du Québec, Claude Viel, assure que l’arrêt de services préventifs est temporaire. « À moins d’un changement, ça devrait reprendre à la mi-avril. Je pense qu’il est normal de ne traiter que les urgences, en temps de crise. » Selon lui, les tests de gestation peuvent attendre quelques semaines.

Avec la collaborat­ion de Myriam Laplante El Haïli

 ??  ?? Les vétérinair­es ont arrêté d’offrir des services de prévention, incluant les suivis de gestation, en raison de la COVID-19 : une situation qui inquiète certains éleveurs de vaches-veaux.
Les vétérinair­es ont arrêté d’offrir des services de prévention, incluant les suivis de gestation, en raison de la COVID-19 : une situation qui inquiète certains éleveurs de vaches-veaux.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada