Les vétérinaires face à la pandémie
Des éleveurs s'inquiètent de la santé et de la rentabilité de leur cheptel et des vétérinaires font face aux préjugés, à la ferme, en ces temps de pandémie. Il y a tout de même de bonnes nouvelles. Sur la photo, la Dre Lisiane Poulain, plus sollicitée que jamais, s'apprête à opérer une caillette.
Voilà déjà quelques semaines que le quotidien des entreprises agricoles est bouleversé par la COVID-19. Beaucoup d’incertitudes planent au-dessus de chaque secteur de production. La présente édition de LaTerre est presque entièrement consacrée à la couverture de cette pandémie paralysante pour les uns et angoissante pour les autres. Avec, ici et là, quelques bonnes nouvelles, tout de même.
Habituellement orientée à 100% vers la prévention des maladies bovines, la pratique de la Dre Lisiane Poulain, en Beauce, est chamboulée depuis que l’Association des médecins vétérinaires praticiens du Québec a émis la directive le 23 mars de n’offrir que des services d’urgence dans les fermes. La vétérinaire effectue désormais des tâches qu’elle fait rarement en temps normal. « Des opérations de caillettes, j’en fais habituellement trois par année. Là, je dirais que dernièrement, j’en ai fait trois, alors j’ai atteint mon quota », dit-elle à la blague.
Si les mesures de biosécurité à l’entrée et à la sortie des étables ont été rehaussées, elle remarque toutefois que les mesures de distanciation sont parfois difficiles à respecter sur les fermes, même si elle sent que la menace y est prise au sérieux. « Les enfants n’ont pas d’école, alors on arrive sur la ferme, […] ils sont contents de voir quelqu’un et toute la famille est là », raconte-t-elle. La vétérinaire envoie maintenant un message texte avant son arrivée sur la ferme pour rappeler, notamment, qu’une seule personne devra l’accueillir.
Le Dr Yves Caron avoue être devenu « peut-être un peu paranoïaque » avec le nettoyage de son matériel à l’entrée et à la sortie des fermes des environs de Saint-Tite en Mauricie. « On a des coffres de travail qu’on désinfecte davantage avec 7 ou 8 lingettes, on fait attention à nos cellulaires parce […] qu’on ne peut pas toujours se laver les mains avant de répondre, etc. » indique ce dernier.