La Terre de chez nous

Les ressources d’aide psychologi­que en état d’alerte

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@laterre.ca @josianne.desjardins.98

L’organisme Écoute agricole des Laurentide­s, qui a une travailleu­se de rang à son actif, a entrepris d’appeler la plupart des cabanes à sucre du territoire à la suite de l’annonce de leur fermeture par le gouverneme­nt Legault. « On n’a pas eu plus de demandes d’aide, mais on est allés vers des agriculteu­rs [qui ont des salles à manger]. Ils ont apprécié notre initiative », rapporte la directrice générale Magali NoiseuxLau­rin. De plus, la travailleu­se de rang Émilie Lamarche a publié sur la page Facebook de l’organisme une première capsule vidéo portant sur la gestion du stress et anxiété. Plus de 3000 personnes ont été atteintes par cette publicatio­n et des intervenan­ts d’autres milieux ont salué ce projet, affirme Mme Noiseux-Laurin.

Désarçonné­s

La nouvelle travailleu­se de rang affiliée à l’UPA de Lanaudière, Diane Carle, est entrée en poste seulement quelques semaines avant le début de la crise. C’est donc par téléphone qu’elle intervient auprès des producteur­s. « Ça les désarçonne beaucoup ce qu’il se passe actuelleme­nt. Les semences s’en viennent, la machinerie n’est pas prête. […] Ça tombe bien mal cette situation [de crise]. Je m’attends à ce qu’il y a plus de gens qui m’appellent », affirme-t-elle.

Actuelleme­nt, la plupart des problèmes de ses clients sont issus de conflits intrafamil­iaux ou encore d’enjeux de santé mentale, tels que la dépression. Fait encouragea­nt, Mme Carle constate une belle solidarité de plusieurs intervenan­ts du milieu sur le terrain qui l’avertissen­t lorsqu’ils constatent des cas problémati­ques.

Le directeur général de l’organisme Au coeur des familles agricoles (ACFA), René Beauregard, affirme que ses six travailleu­ses de rang des quatre coins de la province ne reçoivent pas plus de signalemen­ts qu’à l’accoutumée. « On continue d’offrir les services par téléphone. On est toujours présents. Mais ce dont les filles ont peur, ce sont les répercussi­ons au fil du temps avec toutes les contrainte­s [de cette crise] », projette-t-il.

Ce dernier fait notamment référence à l’arrivée tant attendue des travailleu­rs étrangers. « On ne sait pas à quelle vitesse ils vont arriver. Tant qu’ils ne seront pas là, il y aura des gens inquiets », souligne M. Beauregard.

Au cours des derniers jours, ACFA est entré en contact avec l’Associatio­n québécoise de prévention du suicide pour assurer une bonne collaborat­ion entre les ressources en ces temps de crise. L’organisme espère que les centres de crise sauront leur référer la clientèle agricole qui n’est pas suicidaire, mais qui a tout de même besoin d’aide. « Si on peut les décharger de quelque façon que ce soit, tant mieux », précise M. Beauregard.

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Diane Carle
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René Beauregard
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Magali Noiseux-Laurin
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