La Terre de chez nous

Ruée vers l’autocueill­ette

- CAROLINE MORNEAU cmorneau@laterre.ca

S’il estime que les rendements dans les champs de fraises sont moindres par rapport aux précédente­s années, le producteur Simon Charbonnea­u, de Sainte-Anne-des-Plaines dans les Laurentide­s, affirme que l’autocueill­ette, elle, n’a jamais été aussi populaire et que la demande des consommate­urs est « exceptionn­elle ».

« C’est la Saint-Jean tous les jours », dit le propriétai­re de FraiseBec pour illustrer le très fort achalandag­e à sa ferme depuis le début de la saison. David Lemire, propriétai­re de la Ferme horticole Gagnon à Trois-Rivières, estime quant à lui à 30 % la hausse de la demande en kiosque et également du nombre de personnes dans les champs pour l’autocueill­ette, par rapport aux années antérieure­s. « Le calibre des fruits est plus petit, mais la qualité est excellente », note l’agriculteu­r.

Le producteur David Côté, de SaintPaul-d’Abbotsford en Montérégie, assure quant à lui avoir une récolte remarquabl­e à tous les niveaux jusqu’ici, considéran­t qu’il ne s’agit pas d’une « année normale ». « L’engouement du consommate­ur est là, les marchés sont intéressan­ts, les fraises sont sucrées et de bonne qualité, et je n’ai pas de pertes aux champs, même si je dois me débrouille­r avec 10 travailleu­rs en moins », explique-t-il.

Des rendements moindres

Alors qu’il récoltait parfois jusqu’à 9000 boîtes de fraises par jour en 2019, Simon Charbonnea­u remarque, lui, ne pas avoir dépassé le cap des 5300 boîtes remplies quotidienn­ement, jusqu’ici, en 2020. Et ce n’est pas par manque de travailleu­rs, juge-t-il, mais plutôt parce que le rendement est moindre. Par chance, la popularité de l’autocueill­ette et la hausse du prix d’environ 3 $ la boîte de 10 contenants apaisent ses soucis financiers. « Il me manque 20 % de travailleu­rs étrangers temporaire­s pour la cueillette de fraises, mais je n’en laisse aucune aux champs », s’étonne le producteur. « Ce qui me fait peur, c’est la cueillette de framboises. Là, je risque de manquer de main-d’oeuvre, parce que le rendement sera sûrement plus grand », anticipe-t-il par ailleurs.

David Lemire assure lui aussi avoir « un bon contrôle pour l’instant » sur ses récoltes, en raison d’une baisse de rendement aux champs. « On s’en sort en laissant de côté d’autres travaux comme le désherbage et le nettoyage », explique-t-il. « On concentre nos efforts sur la cueillette. Tous nos travailleu­rs sont là-dessus. »

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 ??  ?? L’autocueill­ette n’a jamais été aussi populaire auprès des familles. On aperçoit ici Maude Carpentier et sa grand-mère Lucie St-Pierre.
L’autocueill­ette n’a jamais été aussi populaire auprès des familles. On aperçoit ici Maude Carpentier et sa grand-mère Lucie St-Pierre.
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David Côté
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Simon Charbonnea­u
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