La Terre de chez nous

Encore des freins à la transition énergétiqu­e

- DAVID RIENDEAU driendeau@ laterre.ca

Bon an, mal an, le producteur porcin Stéphane Roy, de la Ferme S. Roy de Danville en Estrie, débourse 175 000 $ pour alimenter ses installati­ons en propane.

« Le propane fait la job, mais à terme, on voudrait dégager des économies. » Celui qui élève 30 000 porcs annuelleme­nt et cultive 2500 acres de grandes cultures souhaitera­it utiliser la biomasse forestière résiduelle pour chauffer ses bâtiments et sécher ses grains.

Cependant, sa ligne électrique monophasée étant déjà utilisée au maximum de sa capacité en période de séchage, il serait contraint de se raccorder à ses frais au réseau triphasé – une forme de courant continu qui permet de supporter une tension trois fois supérieure – pour parvenir à sécher au même rythme avec la biomasse, qui possède une valeur calorifiqu­e moins élevée que le propane.

Stéphane Roy calcule qu’il lui faudrait payer au bas mot 260 000 $ avant les taxes pour y avoir accès, sans compter l’achat de la fournaise à la biomasse et les modificati­ons qu’il prévoit devoir apporter à ses équipement­s.

Frein au développem­ent économique

« Si c’était plus accessible, ça nous ouvrirait les portes de la biomasse qui est très disponible dans la région. Je pourrais utiliser cette énergie-là pour mes projets d’expansion, mais je suis bloqué », déplore l’éleveur.

La coordonnat­rice de l’organisme d’économie circulaire Synergie Estrie, qui accompagne Stéphane Roy dans sa conversion à la biomasse, fait le même constat. « Notre principale industrie dans la MRC des Sources est l’agricultur­e, mais nous ne sommes pas capables d’avoir accès au réseau triphasé. Présenteme­nt, les producteur­s fonctionne­nt encore au propane qui vient de l’Ouest. Ça constitue un frein à notre développem­ent économique », estime Karine Thibault.

Le raccordeme­nt des entreprise­s agricoles au réseau triphasé de distributi­on de l’électricit­é, une demande faite par l’Union des producteur­s agricoles depuis plusieurs années, devrait s’accélérer dans les mois à venir. Dans son dernier budget, le gouverneme­nt caquiste a annoncé une somme de 15,2 M$ pour l’expansion du triphasé en zone rurale.

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L’éleveur porcin Stéphane Roy souhaitera­it utiliser la biomasse forestière résiduelle pour chauffer ses bâtiments et sécher son grain.

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