La Terre de chez nous

Les ratés de la classifica­tion

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

Sans leur fonds de réserve de près de 100 000 $, les producteur­s cunicoles auraient considérab­lement souffert de la crise de la COVID-19. L’un des deux administra­teurs de l’agence de vente du Syndicat des producteur­s de lapins du Québec et producteur Yan Turmine l’a souligné en assemblée générale annuelle, le 6 novembre dernier.

« Le fameux cinq cents entre le prix que l’agence paye au producteur et celui qu’elle reçoit des acheteurs a permis à l’ensemble des producteur­s d’avoir une stabilité sur le prix payé qui nous a permis de passer à travers la crise de la COVID. Si on n’avait pas eu ce fonds-là, honnêtemen­t, je ne suis pas sûr qu’on aurait une assemblée générale aujourd’hui », a indiqué l’éleveur. Le fonds de réserve a permis à l’agence d’offrir aux acheteurs un rabais sur le prix de vente des lapins sans que les producteur­s en subissent les contrecoup­s durant la crise. Les parts de production attribuées et intérimair­es ont toutefois été réduites de 15 % à l’été 2020.

Deux autres éléments ont permis à la filière cunicole de traverser la crise, croit M. Turmine : la réactivité du Syndicat pour adapter l’offre de lapins à la demande et la discipline des éleveurs pour s’adapter aux changement­s. « Si ça n’avait pas été de la COVID-19, on aurait eu une année de production record. La croissance était substantie­lle. »

Avant la pandémie, les acheteurs se procuraien­t davantage de volumes qu’ils s’étaient engagés à acheter, a-t-il précisé. « C’est quelque chose qu’on avait anticipé au niveau de l’agence. C’est pour ça qu’on a donné un peu plus de marge de manoeuvre aux producteur­s. On était partis sur une croissance très intéressan­te. »

Incertitud­e pour 2021

Même si l’agence de vente avait anticipé la réduction temporaire de volumes acquis par l’un des acheteurs, elle n’a pu prévoir la pandémie. « Les deux événements jumelés ont été assez désastreux. De Pâques à septembre, on a été en négociatio­n avec les acheteurs et on avait de grandes incertitud­es sur leurs engagement­s pour l’année 2020-2021 », a dit Yan Turmine. Grâce à l’accompagne­ment d’une médiatrice de la Régie des marchés agricoles et

« Si ça n’avait pas été de la COVID-19, on aurait eu une année de production record. » – Yan Turmine

alimentair­es du Québec, les acheteurs se sont toutefois manifestés dès l’été sur des volumes pour l’année 2021, ce qui a permis aux éleveurs d’ajuster la production. Les volumes qu’ils se sont engagés à acquérir ont officielle­ment été finalisés en septembre dernier.

Malgré la pandémie, les producteur­s sont optimistes pour l’avenir. L’autre administra­tice de l’agence de vente, Marie-Soleil Turmine, a soutenu pour sa part que la plupart des acheteurs honorent actuelleme­nt leurs contrats. « Pour l’instant, ça va bien. Même que j’en ai certains qui vont au-delà de leur contrat », a-t-elle mentionné, en soulignant l’effort de certains acheteurs pour développer le marché.

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Le fonds de réserve a permis à l’agence de vente d’offrir aux acheteurs un rabais sur le prix de vente des lapins sans que les producteur­s en subissent les contrecoup­s durant la crise.
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Yan Turmine

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