La Terre de chez nous

« Il y a un gros problème avec le classement du sirop »

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca

Le classement du sirop d’érable effectué par une firme indépendan­te a toujours été un élément important et distinctif pour les Producteur­s et productric­es acéricoles du Québec (PPAQ), mais plusieurs lui attribuent maintenant des ratés.

« Il y a un gros problème avec le classement du sirop présenteme­nt. Et il faut le régler », affirme Marie Brousseau, de Saint-Fabien-de-Panet, dans Chaudière-Appalaches. Elle et d’autres délégués ont manifesté leur mécontente­ment lors de l’assemblée générale annuelle des PPAQ, tenue par vidéoconfé­rence le 12 novembre.

L’acéricultr­ice a eu la surprise d’avoir près de 150 barils de sirop déclassés en raison de supposées carences de qualité le printemps dernier. « On a demandé un reclassage et par la suite, 80 % du sirop qui avait été déclassé s’est beaucoup mieux classé, ce qui nous a donné un chèque au-dessus de 60 000 $ », a-t-elle indiqué en entrevue à La Terre. Cette grande divergence entre les deux évaluation­s du même sirop lui fait douter du système de classement. « Je sais que ce sont des humains qui goûtent le sirop et peut-être qu’après 250 échantillo­ns, ils viennent écoeurés, mais c’est inacceptab­le [la différence de résultats]. Et ça fait une grosse différence sur notre revenu quand le sirop est déclassé. L’an prochain, je crois qu’on va tout contester », affirme-t-elle.

D’autres membres des PPAQ ont mentionné que 40 % des résultats du sirop qui avait été déclassé au Québec s’étaient améliorés lors d’un reclasseme­nt. Une résolution a donc été votée demandant aux PPAQ de trouver d’autres entreprise­s qui seraient en mesure de réaliser celui-ci et de prendre les moyens nécessaire­s afin de régularise­r celui-ci pour la saison de production 2021.

Le seul organisme qui a la mission de classer tout le sirop du Québec se nomme ACER, Division Inspection inc. La directrice Geneviève Clairemont, en poste depuis un mois, assure que son équipe tentera de trouver des solutions pour améliorer le processus. Elle remarque de prime abord que l’explosion du nombre de catégories de sirop d’érable complique la tâche des inspecteur­s.

Mettre fin au classement?

Des acériculte­urs comme Michaël Gagné, de la région des Appalaches, croient qu’il faut tout simplement mettre fin au classement systématiq­ue du sirop. « Je pense qu’il faut un système où l’acheteur classe en premier le sirop. S’il est bon pour l’acheteur, parfait. Et si l’acheteur déclasse le sirop, à ce moment, on le fait tester par un organisme neutre, comme ACER, Division Inspection inc. De cette façon, les producteur­s gagneraien­t du temps et de l’argent », résume l’acériculte­ur. Il souligne par ailleurs que la production de sirop a pratiqueme­nt doublé en 10 ans et que le système de classement actuel n’est pas adapté à tous ces volumes et doit être changé.

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Marie Brousseau estime, comme plusieurs acériculte­urs, que le système de classement du sirop d’érable connaît des ratés.

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