La Terre de chez nous

Les vacances en temps de pandémie

- HÉLEN BOURGOIN, T.E.S. Travailleu­se de rang dans le Centre-du-Québec et coach familiale

L’hiver est à nos portes. Pour certains agriculteu­rs et agricultri­ces, l’arrivée du temps froid est synonyme d’un repos bien mérité ou simplement des vacances tant attendues. Avec la situation actuelle de la pandémie, cependant, tout semble plus compliqué, y compris de réussir à s’arrêter quelques jours. Anita et Jean-Guy avaient comme habitude de partir dans le Sud en décembre. Ils ont, à contrecoeu­r, pris la décision de ne pas voyager à l’étranger cette année. Ils se questionne­nt donc sur la façon de prendre des vacances autrement.

Le couple est propriétai­re d’une ferme laitière. Chaque année, il organise le travail à l’étable pour se permettre de partir une semaine en voyage. Comme à l’habitude, les remplaceme­nts sont prévus plusieurs semaines à l’avance. Cependant, ils ignorent comment ils pourront prendre du temps pour eux cette année. « Cet été, on n’est pas partis en vacances. On est restés à la maison à travailler. J’attendais donc avec impatience le mois de décembre en espérant partir », mentionne l’agricultri­ce déçue. Pour Anita et Jean-Guy, cette semaine dans le Sud est un cadeau qu’ils se font. « On en a besoin pour dormir, mais surtout pour nous retrouver en tant que couple et faire autre chose que de l’agricultur­e », ajoute Anita.

Rester à la maison?

Comment réussir à prendre des vacances en restant à la maison? Tel est le défi de ces producteur­s laitiers. Pour Jean-Guy, cela semble impossible. « Je ne vais quand même pas engager des employés pour faire mon train à ma place alors que je serai dans ma maison à voir la ferme; ça n’a aucun sens. »

De son côté, Anita souhaitera­it pouvoir quitter la ferme. « Question de décrocher et pour notre santé mentale aussi, j’ai envie de partir. Mais pour aller où et pour faire quoi? » se demande-t-elle. L’idée de rester au pays les enchante moins. Le producteur laitier est tenté d’économiser de l’argent en « sautant » les vacances de 2020, mais il avoue avoir besoin de repos. « On a eu beaucoup de stress ces derniers mois, en plus de la fatigue accumulée. C’est sûr qu’un break serait le bienvenu », affirme Jean-Guy.

Nul doute que le fait de s’arrêter quelques jours permettrai­t au couple de recharger ses batteries. Partir pour une semaine n’est pas essentiel si cela ne correspond pas à leurs besoins. Mais se prévoir des fins de semaine libres, des journées à sortir de la maison ou simplement des congés de train leur ferait un grand bien.

Pour le moment, la plupart des régions sont en zone rouge, mais il est possible d’aller à l’hôtel, par exemple, tout en respectant les consignes sanitaires dans le but de s’évader.

Anita aurait besoin de passer du temps de qualité avec son conjoint. Ce désir est réaliste. Il lui suffit de proposer à son conjoint une alternativ­e au soleil des pays chauds.

Louer un chalet, aller faire du ski ou de la raquette, réserver une chambre dans une auberge, découvrir des endroits intéressan­ts dans leur propre région ne sont que quelques suggestion­s pour leur permettre de penser à autre chose qu’à leur entreprise laitière. Si les finances de Jean-Guy le préoccupen­t, réduire la durée de leurs vacances serait un bon compromis.

Cet hiver, l’important pour Anita et Jean-Guy, comme pour bien d’autres, sera de prendre du temps pour eux tout en respectant leurs besoins. Leurs vacances seront différente­s cette année. Ils auront besoin de créativité et de souplesse afin de s’accorder un petit congé hivernal bien mérité.

« Je ne vais quand même pas engager des employés pour faire mon train à ma place alors que je serai dans ma maison à voir la ferme; ça n’a aucun sens. »

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