Un mandat Biden sous le signe de l’harmonisation et du protectionnisme
L’arrivée du démocrate Joe Biden à la Maison-Blanche en janvier 2021 pourrait harmoniser les relations diplomatiques entre le Canada et les États-Unis, sans toutefois ralentir la montée du protectionnisme au sud de la frontière. Telles sont les prédictions du vice-président Agriculture et agroalimentaire de la Banque Nationale, Patrick Lemelin, et du président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau.
Durant les quatre prochaines années, les relations diplomatiques entre le Canada et les États-Unis seront plus harmonieuses, prévoit M. Groleau, parce que le président démocrate cherchera à se dissocier de l’ère Trump en se comportant différemment. Toutefois, le président de l’UPA ne s’attend pas à ce que les relations commerciales soient facilitées par Joe Biden. « Les démocrates ont tendance à être plus protectionnistes que les républicains », affirme-t-il, rappelant que le secteur canadien des viandes avait été touché par l’entrée en vigueur de la loi sur l’étiquetage de la viande en fonction du pays d’origine (Country of Origin Labelling) sous la présidence de Barack Obama. « Les États-Unis sont très protectionnistes et en même temps, ils utilisent une stratégie très agressive à l’exportation. »
Environnement
En campagne électorale, Joe Biden a indiqué vouloir que son pays réintègre les Accords de Paris sur le climat. Patrick Lemelin s’attend à voir des taxes environnementales apparaître chez nos voisins du Sud qui mineront la compétitivité des fermes américaines à l’avantage des fermes canadiennes. « Ça pourrait aligner les efforts qu’on demande aux agriculteurs pour combattre les changements climatiques de part et d’autre de la frontière », a soutenu pour sa part M. Groleau.
Accords commerciaux
Joe Biden a également signifié son intérêt à réintégrer le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). Or, les quantités de produits sous gestion de l’offre préalablement accordés aux États-Unis avant leur retrait de l’accord devront être renégociées, affirme M. Groleau. « On leur a accordé des accès dans l’accord Canada–États-Unis– Mexique justement parce qu’ils avaient quitté le PTPGP, soutient-il. S’ils rejoignent le PTPGP, il va falloir que le Canada se tienne debout. Il n’est pas question de dérouler le tapis rouge parce qu’ils veulent revenir. »