Insatisfaction
Plus de 80 % du sirop d’érable produit annuellement au Québec est classé comme étant d’une excellente qualité; le reste présente des défauts de saveur, allant de léger à majeur. Cette situation est causée par la nature ou par des erreurs techniques du producteur acéricole. Un sirop classé comme ayant un défaut de saveur majeur peut entraîner une forte diminution du prix du baril, qui peut par exemple passer de 1 300 $ à 700 $.
Lors de la dernière assemblée générale annuelle des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), des voix se sont élevées pour exprimer une perte de confiance dans le système de classement en raison d’incohérences alléguées dans les résultats. Les acériculteurs ont même voté une résolution demandant des améliorations, spécifiant que près de 40 % des sirops ayant fait l’objet d’une demande de reclassement ont reçu une note différente lors du second reclassage.
Le directeur général des PPAQ, Simon Trépanier, se porte lui-même à la défense du système de classement en précisant que l’ajout de sous-catégories et les mélanges de sirop effectués par les producteurs rendent plus difficile le travail des inspecteurs. « Le classement du sirop est effectué par des humains. Il peut y avoir des erreurs, mais les producteurs doivent se regarder aussi. Certains ne goûtent même pas leur propre sirop et n’ont pas de registre de production », souligne-t-il.
Le président du Conseil de l’industrie de l’érable, Sylvain Lalli, affirme quant à lui que le système actuel fonctionne bien, qu’il suit un processus d’amélioration et que les transformateurs ne voudraient pas devoir classer euxmêmes le sirop. Il mentionne que si les producteurs se sont plaints davantage des résultats du classement en 2020, c’est peut-être en raison de la pandémie qui a ralenti les inspections. « Le goût de bourgeon des sirops retravaillés a ressorti avant le classement. Des producteurs ont vécu la réalité qu’on vit », analyse-t-il.